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Affichage des messages du juillet, 2019

Torquemada, l’inquisition et Stephen King.

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                                                                   Robert Laplante Ça fait un bail que je n’ai pas parlé des croquemitaines, ces horribles créatures qui n’ont qu’un but : nous terroriser. Alors que le parfum de la rentrée commence à se faire sentir, pourquoi ne pas terminer le mois de juillet avec deux croquemitaines pas piqués des vers ? Les bûchers du vaniteux. J’adore la collection : La véritable histoire vraie publiée chez Dupuis, une série de BD intelligentes, pleines d’humour et informatives. Bernard Swysen l’instigateur du projet nous guide album après album sur les traces de certains fléaux de Dieu qui ont marqué l’histoire de leurs mains ensanglantées. Maniant humour et rigueur historique Swysen et ses comparses dessinateurs décortiquent leurs parcours et leur psyché avec la nuance des meilleurs vulgarisateurs scientifiques. Après Caligula, Dracula, Hitler, Robespierre et Attila c’est maintenant au tour de Torquemada de se retrouver sur l

Une traque en Alaska

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                                             Ian Manook est un auteur de romans policiers à succès avec une trilogie particulière qui se passe en Mongolie. N’ayant jamais accroché à Yeruldlegger et pourtant, nous avons fait un effort louable, la série Hunter , Crow ( Hugo & Cie)sous le pseudonyme de Roy Braverman est d’un tout autre calibre. Renouant avec la signature hard-boiled qui fit le succès des James Cain (À tombeau ouvert), Dashiell Hammet et dans une moindre mesure Raymond Chandler, le second titre Crow vous entraînera en Alaska. Porté, par une veine littéraire puissante, retenez –bien les descriptions, cette chasse à l’homme vaut le déplacement. Et nous retrouvons nos fugitifs Comme il s’agit d’une trilogie, les principaux suspects Hunter et Crow sont toujours en cavale. Pourchassés par un ex-agent du FBI pour le moins obstiné, mais étroit d’esprit, nous allons croiser des femmes avec beaucoup de caractère. Pour ceux et celles qui pensent que les personnage

Tropique de la violence : derrière la carte postale

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                                                                 Robert Laplante Parmi les nombreuses conceptions de l’écriture journalistique la plus intéressante reste le nouveau journalisme, celui de Tom Wolfe et d’Hunter S Thompson. Journalisme qui met l’emphase sur l’atmosphère et la subjectivité, le nouveau journalisme a chamboulé notre conception de l’écriture journalistique et du rôle du journaliste désormais acteur du fait qu’il rapporte. Parmi les différentes variantes qui composent cette vision, on retrouve le gonzo qui est vite devenu le véhicule pour illustrer les splendeurs et misères du grand cirque du rock’n’roll. Rock’n’Roll fantasy. The Rolling Stone, Creem, The Village Voice, Crawdaddy furent parmi les magazines qui ont adopté les principes du gonzo. Ils les ont tellement bien intégrés qu’il est indissociable de la presse rock. Fascinée par cette association, Maud Berthomier a rencontré ses grands ténors pour comprendre les relations entre le jo

Douceurs du Portugal et souvenirs d’une autre vie

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                                  Parfois, il faut regarder du côté des petites maisons d’édition pour découvrir des trésors. Aussi beau que le fît Raymond Chandler avec sa Californie natale, l’auteur portugais Francisco José Viegas manie aussi bien la poésie que l’art du suspense avec La mer à Casablanca ( Mirobole éditions) . N’ayant jamais mis les pieds au royaume du porto, je me suis pris à voyager avec douceur au gré de cette énigme qui a de forts relents politiques. Au fil des pages aussi ensoleillées qu’un bord de mer, vous allez faire connaissance avec Jaime Ramos, policier atypique , amoureux de sa ville et des livres . Partagé. Entre son équipe qu’il considère presque comme des enfants et sa maîtresse qui lui apporte un certain «  réconfort  », il enquête au gré de saisons. Un automne troublant. Dans un quartier huppé ou nichent les grands hôtels, un journaliste économique est assassiné, puis un attaché économique congolais. Comme tout le monde marche sur des œufs

La planète aux cauchemars : au cœur de l’indicible peur.

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                                                        Par Robert Laplante Le 15 mars dernier, les amateurs de fantastique commémoraient, le 82 e anniversaire de la mort de Howard Philip Lovecraft membre, avec Poe et Stephen King, de la Sainte Trinité américaine de l’horreur. 82 ans après sa disparition, le maître est toujours aussi présent dans notre imaginaire. Et même si une grande partie de ses collègues écrivains des années « pulp » sont disparus de nos mémoires, l’empreinte du père de Dagon, elle, est toujours là, tapie dans l’ombre comme son univers horrifique. L’indicible horreur. Mathieu Sapin est un de ces bédéistes qui s’est nourri aux œuvres de l’écrivain du Rhode Island. Avec l’aide de Patrick Pion il avait réalisé il y a quelques années déjà Le r êve dans la maison de la sorcière , une excellente adaptation d’une nouvelle de Lovecraft qui faisait partie du cycle de Cthulhu. Le duo, récidive avec La planète aux cauchemars , une audacieuse transpo

Quatre amis et une énigme

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                     L’été, vous diront certains, est fait, pour rattraper le temps perdu et parfois sortir de nos habitudes. Si vous aimez les romans énigmatiques qui combinent la philosophie, pas de cuisine, certaines réflexions sur l’amitié, le passé et tous ces petits secrets que nous cumulons au fil d’une vie, nous vous recommandons fortement Le livre des choses cachée s de l’auteur italien Francesco Dimitri (Hugo-Thriller). Si la maison d’édition a cru bon de le classer dans le domaine du thriller ou «  frileur », selon notre regretté ami Michel Lebrun, disons que nous sommes bien loin des codes du roman policier classique. Avec un brin de fantastique à l’orée du bois, vous aurez rapidement compris que l’histoire de ces quatre jeunes gens prend un autre sentier. Que s’est-il passé ? Ils sont quatre amis depuis leur tendre enfance et ils ont conclu un pacte. Celui de toujours se retrouver à une date précise.   Sans pasticher la chanson de Patrick Bruel, ce conte mélo dr

Le procès de Gilles de Rais : La création d’un croquemitaine.

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                                                                                                                    Par Robert Laplante. De tous les personnages créés par Jacques Martin, Arno, le musicien napoléonien qu’il faisait avec André Julliard et Jhen, l’architecte, ami de Gilles de Rais et de la Pucelle d’Orléans, qui parcourait une France ravagée par la guerre de Cent Ans, reste mes préférés. Et c’est dans cette dernière série que selon moi le père d’Alix démontrait toute la richesse de sa rigueur historique et de ses grands talents de conteur. Le procès du monstre. 13 septembre 1440, une délégation officielle se présente au château de Tiffauge et cite Gilles de Rais, à comparaitre devant les juges nantais. La justice reproche au Maréchal de France d’avoir violé le privilège ecclésiastique. En voulant reprendre le château de Saint-Etienne de Mermorte, qu’il avait vendu à Jean Le Ferron pour rembourser ses dettes, de Rais était entré avec ses soldats dans

Quand le virtuel est là pour vous ?

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                                                                                                                                        Et c’est à vos risques et périls. Dans le domaine du thriller et peu importe le genre, les auteurs français ont le vent dans les voiles. Nous songeons évidemment à : Franck Thilliez, Jean-Christophe Grangé qui fait maintenant figure de vétéran, Bernard Norek , Vincent Hauuy , Morgan Audic et Bernard Minier. Avec M Le bord de l’abime ( XO éditions)   le frisson est bien en place ,avec comme thème principal, celui de l’intelligence artificielle. Sans minimiser ce qui est arrivé à la firme bancaire Desjardins, dites-vous bien que le « pire est venir  ». Seule contre la machine Moïra , jeune Française spécialisée dans le domaine du Big Data et des intelligences dites artificielles, est recrutée par Le centre, gigantesque machinerie au cœur de Hong-Kong. De l’énigmatique patron Ming qui communique par écrans multiples, la presse en gé

Sortir de la terre : de la pyramide au terril.

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                                           Robert Laplante Au nord, c’étaient les corons La terre c’était le charbon Le ciel c’était l’horizon Les hommes des mineurs de fond Qui n’a pas entendu cette chanson de Pierre Bachelet, classique avec le Germinal de Zola et le Sans famille d’Hector Malot de la vie dans le pays houiller français, situé dans les départements limitrophes à la Belgique. Mais Zola, les corons et les autres œuvres, teintés d’une tristesse et d’une résignation délavées par les larmes et la sueur du désespoir de ces mineurs sacrifiés à l’autel du capitalisme triomphant du XIXe siècle, ne sont qu’une vision de la mine. Une image qui a fini par s’imposer et occulter une région, une culture et des destins beaucoup moins misérabilistes que ceux qui ont imprégné la littérature, les chansons et les films. Parce que derrière cette image persistante, il existe une vie qui est très différente de celle qu’on imagine, une solidarité communautaire, u