L’été de toutes les BD
Par
Ah enfin
l’été ! Enfin les vacances ! Après une année mouvementée, enfin la paix, plus
de nouvelles de la CAQ, du Canadien et de Donald Trump. Alors, pour bien vivre ce
farniente, pourquoi pas une petite liste de bédés à lire absolument. Mais
peut-être pas sur la plage, c’est tellement désagréable de retrouver du sable
entre les pages d’une BD. Attention, ce ne sont pas toujours des bédés faciles,
c’est plutôt, comme le disait Red Neck en buvant la gnôle maison de Jimmy McClure
« du raide. »
1- Luz : Hollywood menteur :
Futuropolis.
Vous en avez
marre de la vague de chaleur ! Alors rien ne vaut une petite virée au Nevada.
Là, où il y a quelques décennies, John Huston tournait the Misfits avec Marilyn
Monroe, Montgomery Clift et Clark Gable. Tout comme le film, inspiré du
scénario d’Arthur Miller, la bande dessinée de Luz, qui raconte le tournage du
film, est une fable sur l’autodestruction de l’Amérique mythique. L’ultime
chant d’adieu d’un rêve américain qui craque de partout. Une bande dessinée à couper le souffle.
2- Frank Miller : Xerxes : La
chute de l’empire de Darius et l’ascension d’Alexandre, Futuropolis.
Après l’excellent 300 le légendaire
dessinateur revient sur les guerres perses et sur cet empire qui couvrait les territoires
situés entre l’Asie Centrale, le golfe Persique et la mer Égée. Bande dessinée
évènement, le nouveau Miller qui tout en étant proche n’est pas la suite de
300, risque de faire craquer même le plus difficile des bédéistes. Si l’été 2019 est sous le signe du
dernier Miller, j’en ai bien l’impression.
3- Fred Duval, Didier Cassegrain,
Nymphéas noirs, Dupuis
Le polar de l’été. Adaptés du roman de Michel Bussi, les auteurs nous
emmènent à Giverny, où Claude Monet a peint quelques-unes de ses plus belles
toiles. Mais le paradis de Monet n’est pas exempt de la présence du mal. Un mal
insidieux, qui se cache dans les secrets de ses habitants. Et certains secrets
sont plus lourds à porter que d’autres. La bande dessinée que vous devez
absolument apporter avec vous cet été. Une œuvre intelligente, sensible, pleine
de nuances et de subtilités à l’image des toiles du peintre. Parce que derrière
ces paysages magnifiques se cache souvent la monstruosité de l’âme humaine. Un impératif.
4- Schuiten, Gunzig, Van Dormael, Blake
et Mortimer, le dernier pharaon, Blake et Mortimer.
Bruxelles, un puissant rayonnement électromagnétique fracasse un mur de
l’imposant palais de justice. Quelle est la nature de ce rayon? Qui en est le
créateur? Autant de questions qui seront au cœur de la nouvelle enquête du professeur
Mortimer et son ami Francis Blake. Autre bédé évènement, entre autre grâce a la présence du légendaire
François Schuitten, Le dernier pharaon fait couler beaucoup d’encre en Europe.
Ce qui est certain c’est qu’il ne laisse personne indifférent. Autant on lui
reproche les libertés que le trio a prises face à l’œuvre de Jacobs, autant on
applaudit cette nouvelle lecture ambitieuse des aventures du duo. C’est à vous
de vous faire votre propre idée.
5- Rochette, Matz, le Transperceneige,
Extinctions tome 1, Casterman.
Sur la terre apocalyptique des écoterroristes, décide d’accélérer le
processus de la 6e extinction en déclenchant le Ragnarök climatique.
C’est sans compter sur un milliardaire chinois qui a décidé de les combattre en
intégrant un moteur autonome au Transperceneige. Au cœur de l’hiver sans fin,
le compte à rebours de la destruction est enclenché. Après Lob, Legrand et
Bocquet c’est maintenant au tour de Matz des prendre la direction de cette arche
de Noé sur rails où s’entasse ce qu’il reste de l’humanité. Comme d’habitude
Rochette assure magnifiquement le dessin d’une série qu’il a brillamment repris
des mains d’Alexis décédé sans avoir pu finir le premier tome. Depuis le
premier album, l’épopée de ce train a marqué l’imaginaire d’amateurs de
science-fiction. On peut parier qu’une fois de plus ce nouvel opus s’imposera
dans notre mémoire.
Bonne lecture.
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