No War : Le vent glacial de la révolte.
Robert
Laplante
Le Vukland, situé au sud du Groenland, est au bord de la
guerre civile. L’archipel est devenu une véritable poudrière depuis qu’un
nouveau président populiste et arrogant a pris les rênes du pouvoir. Il ne faut
qu’une étincelle pour que la violence embrase ces petites îles nordiques. Une
étincelle que le Donald Trump septentrional entend bien frotter. Bienvenue dans
l’univers inquiétant de No War d’Anthony Pastor.
Excellent
thriller dessiné de politique fiction, No War se lit comme un bouquin de
Ludlum, Le Carré ou Forsyth. Avec son scénario intelligent, ses coups de
théâtre qui gardent constamment l’attention et ses indices disséminés subtilement
au fil des pages, Pastor réussit à s’imposer dans ce difficile exercice qu’est
le thriller de politique fiction.
Avec brio le
créateur, grand amateur de polar, construit un suspense aussi haletant
qu’efficace aux inquiétantes résonances actuelles. Il faut dire qu’en situant
sa bédé sur une ile au parfum d’Islande, perdue au milieu de l’Atlantique Nord,
Pastor vise juste. Existe-t-il un endroit plus inquiétant qu’une île baignée
par la neige et la brume au milieu de l’angoissante immensité bleue de l’océan ?
Non ! Et Pastor a très bien compris que c’est l’endroit parfait pour un huis clos
aux personnages forts.
Avec son
trait noir et blanc qui rappelle Didier Comès, et qui traduit à merveille aux
immenses espaces froids de son archipel nordique, avec son utilisation d’une
magie aux sonorités du réalisme magique des Borges, Marquez et autres Cortázar,
le bédéiste propose un thriller de politique fiction aussi lumineux que
cohérent.
Un plaisir
autant pour les yeux que pour l’intellect qui nous donne déjà envie de lire la
suite. Ce qui tombe bien puisque elle devrait sortir dans quelques semaines.
Un petit
vent frais pour finir un été chaud.
Anthony Pastor, No War, 2 tomes Casterman.
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