À la recherche du père disparu

 

                                                              


Mon père ne m’a jamais dit pourquoi il était mort

par Anne Fleischman

Glénat Québec

274 p

Il faut croire au risque de se répéter que le roman policier a le vent en poupe. Après les éditions Hashtag et l’excellent roman de Patrick Friberg dont nous vous parlerons sous peu, Glénat Québec se lance dans la mêlée. Inconnue au bataillon des dames du polar, la romancière Anne Fleischman nous offre une quête qui aurait fait le bonheur de l’inspecteur Maigret. Tout en demi-teinte, entre le Québec et les États-Unis, cette histoire qui pu être sombre se transforme au fil des chapitres, en une trame familiale avec un enquêteur novice qui ne possède pas les codes.

Nous sommes en 1996, et l’agent Léonard Still, plus archiviste que policier téméraire est abattu de sang-froid lors d’un braquage qui a mal tourné. Son fils Benjamin, qui est devenu constable lui aussi (en partie pour élucider ce mystère), se demande bien pourquoi son paternel pas courageux pour deux sous est tombé dans ce guêpier.

Par un hasard que seule la romancière vous dévoilera, Benjamin fait la rencontre de Jean-Jacques Rousseau (ça ne s’invente pas), sympathique gynécologue haïtien établi depuis des lustres au Québec. Veuf de son état après des années d’un heureux mariage, il tisse étonnamment des liens affectueux avec le jeune homme. Un peu curieux, mais pas féru d’histoires délictueuses, notre ami va donc laisser parler le fils qui veut savoir pourquoi?

Par tranches et toute en finesse, nous entrons dans ce clan, admettons le pas banal. Si Léopold ne fit jamais de vagues tout en prenant jalousement soin de sa famille, il en fut tout autre de son frère Rick. Par un hasard littéraire, notre bon Jean-Jacques fera sa connaissance. Forte tête ayant côtoyé le milieu criminel, il ira même jusqu’à épouser la fille d’un maffieux notoire, Rick se dévoile et finira par raconter la mésaventure de son jeune frère, qui lui aura coûté la vie.

C’est un roman policier bien ficelé, avec en toile de fond, l’âme de Simenon pour qui la cause était souvent plus importante que l’acte. C’est savoureux et intuitif. Bravo!

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Les bandes dessinées de l’année 2023

Du grand Ken Follett

Les coups de coeur de l’année 2023