Le chalet du bonheur ?

 

                                                                 

La sainte paix

de André Marois

Hèliothrope

201 p

Ah les vacances et la sainte paix, pas tout à fait. Avec le romancier André Marois qui en connaît trois brins au rayon de l’humour, voilà un polar délicieux qui ne vous dépaysera pas. Pas loin de la rivière Mastigouche, Jacqueline et Madeleine, deux honorables retraités au caractère bien trempé, vivent paisiblement tout en s’observant de loin. Leurs maris disparus, elles s’occupent du tout-venant malgré les maux de la vieillesse qui les accablent. Parce que la maladie vient contrecarrer les plans d’une retraite paisible, Madeleine décide de vendre son chalet. Ce qui ne fait pas du tout l’affaire de l’acariâtre Jacqueline qui veut la sérénité tout court.

Comme elle n’a pas les moyens d’acheter la petite demeure, elle élabore un plan machiavélique. Assassiner sa voisine, parce qu’un décès violent dans une maison, c’est «  rapé » pour la cession.

Elle va y arriver en regardant sur différents sites, comment concevoir un nœud pour pendre, faire disparaître les traces, bref maquiller un meurtre en suicide.

Va-t-elle réussir, c’est ce que vous allez découvrir en vous procurant ce roman jouissif qui inévitablement fait penser aux quelques perles du maître en la matière (Donald Westlake)

Pour ne pas trop déstabiliser son lecteur, André Marois rameute son enquêteur fétiche, le sergent-détective Steve Mazenc. Intuitif, il découvre que quelque chose cloche dans cette disparition abrupte, sachant que la victime avait beaucoup de mal à se mouvoir. Au jeu du chat et de la souris, qui va gagner ? La Jacqueline, qui donne du fil à retordre, répète dans son salon l’interrogatoire bref, elle a tout planifié.

Délicieux, de méchanceté, ironique, et en toile de fond, un peu de La vieille dame qui qui marchait dans la mer du regretté San Antonio, avec Jeanne Moreau perfide à souhait !