Berlin en 1948

 

                                                                  

De sang et d’acier

De Harald Gilbers

Calmann Lévy

410 p

Depuis la disparition prématurée du romancier Philipp Kerr et son attachant policier/détective Bernie Gunther, nombre d’écrivains se sont engouffrés dans cette veine factuelle, avec plus ou moins de succès. Parmi les réussites, nous pouvons certainement compter sur le romancier Harold Gilbers et son commissaire Oppenheimer (aucun lien de parenté avec le savant). Depuis Germania ainsi que Les fils d’Odin, toutes ses enquêtes sont captivantes et amplement documentées sur le monde juste d’après-guerre. Que vous éprouviez une passion pour l’histoire, la politique, les intrigues et bien entendu le roman policier, tout est là.

Nous sommes en 1948. Berlin-0uest sous le blocus soviétique (un avant-goût du mur qui déchirera l’Allemagne). Pour contrecarrer la paranoïa stalinienne, Américains, Français et Anglais mettent en place un puissant pont aérien pour que les trois secteurs de la ville arrivent à survivre tant que bien que mal.

Et pourtant, la vie continue.

Une autre affaire criminelle

Dans ce climat de suspicion et de guerre froide, des corps mutilés sont retrouvés aux quatre coins de la ville. Et nous constaterons que le monde des tueurs en série est né bien avant tous les faits divers américains.

L’enquête s’annonce ardue, parce que le commissaire, en manque de moyens doit parcourir la cité avec des hommes en armes qui contrôlent les moindres allées et venues y compris ceux et les des forces de l’ordre.

L’auteur tisse une toile complexe et il est difficile de déterminer si le contexte historique ne l’emporte pas sur la trame policière, particulièrement robuste. Dans un style fluide, nous suivons ce commissaire aussi attachant que le fut Bernie Gunhters, sans que toutefois il y ait copie ou appropriation. Une très solide aventure, sculptée avec beaucoup d’habileté et qui vous occupera en attendant la rentrée littéraire. Bravo !