Le monde de Sophie. Le plaisir de la connaissance

 

                                                             


Par Robert Laplante

Il y a des petits bonheurs qui nous font nous sentir tellement plus intelligents. Moi, ce sont les bandes dessinées qui vulgarisent la pensée des grands philosophes occidentaux. Je ne m’en lasse jamais. De prime abord. Elles ne paraissent jamais excitantes. En tout cas, pas de celles qu’on offrirait spontanément en cadeau ou qu’on recommanderait instinctivement.

Il n’y a pas de meilleur médium pour expliquer ces notions qui me semblaient à ce point que inaccessibles quand jadis je suivais mes 4 cours obligatoires de philosophie au Cégep, dont je n’ai aucun souvenir. À part la damnée caverne de Platon qui m’a fait perdre bien des cheveux. Mais ce n’est pas grave, à l’époque j’en avais encore beaucoup.

À chaque fois, que j’ouvre une bédé consacrée à la philosophie, je suis toujours surpris par le potentiel de vulgarisation du 9art. Quand on réussit à me faire comprendre Kant, Spinoza ou Descartes, je peux vous dire que c’est tout un exploit, que même Ethan Hunt serait incapable de relever. Et pourtant les missions impossibles, il en a réussi plusieurs !


                                            


Cette fois-ci, c’est le second tome de l’adaptation bédé du bouquin de Jostein Gaarder, le Monde de Sophie. Vous allez me dire que comme j’avais beaucoup prisé le premier tome, que je l’avais trouvé intelligent, dynamique, drôle et surtout bien raconté, j’étais gagné d’avance. Et vous n’auriez pas tort !

Ne vous en faites pas, ce nouvel album est aussi bon sinon meilleur que le précédent. Si les auteurs étaient un peu hésitants dans la bande dessinée initiale, ce n’est pas du tout le cas avec cette seconde partie. Ils abordent avec assurance, clairvoyance et humour la conclusion de cette aventure au cœur de la connaissance philosophique occidentale. À moins que ce ne soit moi qui m'y suis senti plus à l’aise. C’est bien possible.

Il faut dire que cette nouveauté se consacre à des philosophes qui ont encore beaucoup de résonance dans notre pensée contemporaine. De Descartes à Camus, en passant par Hegel, Freud, les encyclopédistes, les empiristes, les romantiques, etc., Vincent Zabus explore et vulgarise avec succès toute cette pensée qu’on aurait encore intérêt à fréquenter tant elle est toujours aussi pertinente pour éclairer nos enjeux sociaux. Ce que d’ailleurs, ne se gêne pas de faire le scénariste.

Efficacement dessinée par Nicoby la narration de Zabus n’est pas dénué d’humour et de sympathiques petits clins d’œil aux spécificités du 9art, entre autres quand Sophie découvre qu’elle est un petit mickey elle aussi. De quoi lui donner le goût de quitter ses cases pour devenir une humaine à part entière et de rencontrer sa mère et son double dans notre réalité.

Je suis sorti enthousiasmé par cette lecture qui m’a autant amusé qu’appris. En 260 feuillets, le nombre de pages du second tome, Sophie, Alberto Knox, Jostein Gaarder, Nicoby et Vincent Zabus m’ont plus initié à l’importance de la philosophie que mes professeurs du collégial.

Un véritable plaisir

Nicoby, Vincent Zabus d’après le roman de Jostein Gaarder, Le monde de Sophie, tome 2 la philo de Descartes à nos jours, Albin Michel

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