Quand Papy veille au grain

 

                                            

Rapt

de Christian Ricard

Éditions Pierre Tysserre

185 p

Paul ou Paulo pour les intimes est pour ainsi dire «  rangé des voitures ». Ancien homme de main efficace pour les motards, un tueur en gage, il mène à 70 ans une vie paisible. Des amis, il lui en reste peu, si ne c’est son vieux copain Bob, qui vient hélas de perdre sa petite fille. Loin d’être un roman de type Série noire des années 50 comme nous en avons lu beaucoup,  Rapt s’inscrit dans notre réalité et parfois avec humour.

Comme je ne connaissais pas le romancier Christian Ricard, c’est avec beaucoup de plaisir secondé par une lecture attentive que j’ai ouvert RAPT.

Après avoir connu des années des années de fureur et de danger, toutefois très bien payées, notre ami Paul essaie de renouer avec ses enfants qui ne l’ont pas eu facile avec un père qui menait une vie bien secrète. Si les contacts avec son fils sont assez agréables, tout se dégrade avec sa fille Lola, tête forte comme son paternel devenu journaliste pour TV5 en Haïti.. Dans ce pauvre pays secoué par la violence et la pauvreté, le tout alimenté par des gangs bien armés puis un gouvernement qui change au gré des saisons, le travail sur le terrain ne s’annoncera pas évident.

L’enlèvement

Il fallait si attendre, pas le lecteur, mais la journaliste. Dans cette marmite infernale, la jeune Lola est enlevée contre une demande de rançon assez astronomique. Est-ce que Paul a les moyens de payer, certainement pas. Donc, il va réactiver ses vieux contacts y compris dans la police, ressortir le calibre puis partir retrouver sa fille en terrain étrange.

Je ne sais si le romancier connaissait la situation en Haïti, mais tout se veut crédible à la manière d’un très bon reportage journalistique, mâtiné de suspense et de découvertes culinaires.

Il est attachant ce séculaire papy, tout comme Bob ainsi que le fiston et son ami qui sera de la partie, malgré une totale inadéquation du combat et de la cruauté des hommes.

Pour un second roman, c’est particulièrement réussi. Voilà une très solide idée pour une série télévisée à la Victor Lessard.