Future écrivaine, mais à quel prix!

 

                                                                     


La reine du noir

De Julia Bartz

Sonatine

448 p

Il y a des gourous de toute sorte ainsi que des influenceurs ou influences y compris dans la littérature. Comme un pôle magnétique, ils attirent de futurs écrivains/écrivaines surtout quand leurs livres se vendent à des millions d’exemplaires. Grande prêtresse du genre, cultivant le secret (on ne le voit presque jamais), Roza Vallo est devenue avec ; La langue du démon, la pierre d’assise d’une image féminine qui refuse de se faire exploiter et accorde aux jeunes filles, un aspect qui est tout sauf fragile. « Agissez selon vos pulsions, écrit-elle, oubliez la représentation de midinette et foncez ».

Au coeur des Adirondacks dans un vieux manoir qui répond au nom de Blackbriar, elle « gère » pour ainsi dire de loin sa popularité et sa réputation sulfureuse, qu’elle distille parfois aux journaux à potins.

Pour « redonner au suivant », méfions nous quand même, elle décide d’organiser un séminaire de rédaction particulier. Triées sur le volet, cinq jeunes écrivaines sont appelées, dont Alix, qui perd son temps au sein d’une maison d’édition.

L’émoi est instantané, puis l’épreuve deviendra féroce. Roza Vallo veut 3 feuillets par jour remis à 8 heures et ainsi de suite pour qu’une fois la semaine terminée, un roman voie le jour sous sa supervision bien entendu.

Des tensions, il y aura parmi ces inexpérimentées aspirantes aux dents longues qui ne sont pas particulièrement sympathiques. Reprenant le thème du huis clos, nous songeons évidemment à Agatha Christie et plus encore à William Irish (La mariée était en noir). La reine du noir s’inspire aussi du temps présent. Avoir une image avant d’accomplir quoi que ce soit, paraître pus que faire ses preuves, puis « écraser » son prochain.

C’est délicieusement méchant et les trois brins de fantastique prodiguent une impulsion parfois surnaturelle. Quand la création littéraire tourne au cauchemar !

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