Les heures espagnoles

 

                                                                         


Le fils du père

De Victor Del Arbol

Actus Sud

365 p

La littérature espagnole récente est puissante. Conjuguant le passé souvent sinistre avec la modernité, il faut absolument relire Carlos Ruiz Zafon, Javier Cercas et pour ceux qui aiment les épopées historiques, tout le cycle d’Arturo Perez Reverte. Bien nichée au coeur de la très belle maison d’édition Actes Sud, je découvre l’auteur catalan Victor Del Arbol (La tristesse du samouraï, ainsi que Toutes les vagues de l’océan). Classé Actes noirs, donc nous sommes en présence d’un roman social parfois aux allures policières, Le fils du père est complexe, taillant en pièces l’opposition entre deux familles, une riche et l’autre pauvre au coeur des années 30.

Pour déjouer son lecteur, Victor Del Arbol ouvre cette saga avec un professeur de lettres tout ce qu’il y a de plus moderne, incarcéré pour meurtre. De sa prison, il va raconter le pourquoi et le comment en traçant les grandes lignes de  l’histoire familiale. En Estramadure pendant la guerre civile espagnole, le petit Diego narre la vie de son père qui a quitté son pauvre village pour les tripots clandestins de Barcelone. Servant de portier et de tenancier, il commettra l’irréparable puis s’engagera dans la Légion étrangère (sous pseudonyme) pour éviter la prison. Nous croisons aussi le grand-père, autre personnage central, anarchiste, défiant l’autorité en place et qui aboutira dans la division Azul de Franco, qui combattait avec le régime nazi sur le front russe.

Une malédiction, pas tout à fait, mais, disons, que la vie d’exclu n’aide pas à renouer les liens familiaux, surtout quand le père décédé lui laisse en héritage sa très belle maison, acquise de manière illicite. Dans cette Espagne façonnée à la dure, Diego tel le comte de Monte-Cristo remonte aux origines de la violence d’une fratrie qui n’a pas su comprendre pourquoi. Un roman de transmission, ou se conjugue, le rôle de tout un chacun. Soufflant, et oh combien emballant !

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