Moiteur du Sud, condition humaine

                                                                 


Le sang des innocents

De S.A Cosby

Sonatine

396 p

Et, si vous teniez en main, un puissant roman policier qui plonge au cœur du Sud des États-Unis. En refermant Le sang des innocents du romancier américain : S. A Cosby, que j’avais découvert avec deux autres redoutables titres : Les routes oubliées ainsi que La colère, je me suis dit que nous en possédions un très bon qui dépasse le simple cadre du polar à tout usage. J’ai songé à Richard Wright (Black Boy), De bruit de fureur (William Faulkner) ainsi que James Lee Burke qui a donné à sa manière, des lettres de noblesse à une Louisiane passée et présente. Plus qu’incontournable, cette nouveauté nous plonge au cœur du sud profond, ou se juxtapose le racisme ambiant qui à la couenne dure et la réalité tout actuelle à laquelle sera confronté : le shérif Titus, un ancien du pays. Après avoir écoulé plusieurs années au sein du FBI, la section des profileurs et enquêteurs. Il revient pour aider son père, lui, enfant afro-américain du coin. Autant dire que cela ne fait pas l’affaire de tout le milieu, surtout ceux issus de la vieille tradition blanche, souvent alliés aux idées nocives du Ku Klux Klan.

Dans la petite ville de Charon où tout le monde se connaît depuis des lunes, un drame va se jouer. Lattel jeune noir du lycée abat froidement Mr Spearman, le prof « aimé » du lycée. Il n’en faut pas plus pour que la courroie de transmission de la haine s’applique. Mais pourquoi ce jeune homme a-t-il commis ce geste insensé ? Après la fouille de l’appartement du disparu ainsi que son téléphone, à la recherche de preuves, Titus Crown va découvrir d’horribles images ou d’inexpérimentés garçons sont soumis à des actes de tortures, de viols et de mises à mort pures et simples.

La haine alliée au mensonge

Roman poignant où s’entrecroisent plusieurs voix, Le sang des innocents ne se lit pas d’une traite. Souvent des extraits nous reviennent pour comprendre les motivations et le passage de Titus comme shérif dans une ville où il compte peu d’amis. Son équipe soudée lui apportera soutien et réconfort, tout comme son père malade, mais encore très solide ainsi que son frère Marquis qui s’était éloigné. Tout nous frappe de plein fouet. La densité des personnages qui nous rapproche de Denis Lehanne(Mystic River), les sous-entendus, le climat de violence et cette Amérique qui se replie beaucoup sur elle-même. La condition humaine dans une ruralité, un esprit sain (Titius) qui ne veut pas sauver les apparences, mais faire surgir la vérité et finalement, le talent de cet écrivain nous tient en haleine. Subjuguant !

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