Envier son prochain

 

                                                            


Un animal sauvage

par Joël Dicker

Éditions Rosie& Wolfe

398 p.

Après L’énigme de la chambre 2022, j’avais « laissé tomber » l’écrivain Joël Dicker. Un certain ennui, mais également, l’impression que ses histoires tournaient en rond. Avec Un animal sauvage, fini les territoires américains et retour à Genève dans un roman policier à l’horlogerie redoutable. Qui est aussi un miroir de notre société avec ses envies, ses pulsions ainsi que ses doutes. Tout commence le 2 juillet 2022 quand deux malfrats répondant au nom de « La casquette » et » La cagoule « ont 7 minutes pour opérer un braquage dans une importante bijouterie genevoise ou le luxe se fait sentir. Vont-Ils, réussir, c’est le point de départ de notre énigme.

Pour embrouiller un peu plus le lecteur, Joël Dicker le transporte 20 jours avant. Dans un grand cube de verre comme nous en voyons de plus en plus pour les gens fortunés, Arpad et Sophie forment le couple idéal. Ils sont aisés, sans imperfections avec de merveilleux enfants. Un vrai conte de fées moderne, lisse au même degré que le film sur Barbie.

Ce cliché fait l’envie de Greg et Karine, qui habitent dans un lieu beaucoup plus modeste, que les nantis surnomment « La verrue ». Par un hasard, mais pas tout à fait, Karine st Sophie deviendront amies. Et l’époux de la moins fortunée développera « une dépendance malsaine » pour la belle Sophie. Il ira jusqu’à poser des caméras de surveillance, ce qui fait appel au voyeurisme le plus pur.

Et il découvrira que Arpad, riche avocat et mari de Sophie, cache bien des secrets. Un couple qui réussit, un autre qui souhaite accéder au même rang, sans en avoir les moyens. Cette mécanique évoque l’univers du tandem Boileau-Narcejac et plus encore de William Irish (souvenez-vous de ; La mariée e était en noir).

Pour rajouter au mystère, d’où vient la panthère tatouée sur la cuisse de Sophie et qui est cet énigmatique inconnu qui va offrir un cadeau d’anniversaire ?

Plus qu’un roman policier, c’est une peinture corrosive sur nos mœurs actuelles et celui des apparences. Un « frileur » psychologique bien mené comme aurait si bien écrit Michel Lebrun, pape du polar à son époque.

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