Ah l’Albanie
Le revenant d’Albanie
par Jean-Christophe Rufin
Les aventures d’Aurel Le Consul
Calmann Lévy Noir
217 p
« Ce pays, coupé du monde pendant un demi-siècle , avait vécu sous le joug d’une dictature inspirée de Staline et de Mao. Elle les avait dépassés en violence et en absurdité. Je garde un souvenir bouleversant des bunkers en forme de champignon dont chaque maison devait être dotée, dans la perspective sans cesse annoncée par la propagande d’une attaque du pays des armées impérialistes ». Jean-Christophe Rufin, ancien diplomate, connaît bien de quoi il parle sans pour autant accuser quiconque. Ce roman policier original se déroule en Albanie après la chute du régime et met en scène Aurel Timescu, son consul, qui n’est pas tout à fait disgracié. Ce personnage, souhaitant à tout prix éviter les conflits, a tendance à disparaître lorsque des complications surviennent. Comme nous l’apprécions beaucoup, il vient d’être nommé en Albanie, qui est devenue une destination touristique prisée après la chute de la dictature en raison de la qualité de vie abordable, des paysages verdoyants et de la belle mer.
Le peuple albanais est fier, tout comme les Corses, qui ont des lois intangibles que seuls les habitants peuvent comprendre. Ces lois régissent la manière dont on s’approche des autres, les relations familiales et même certaines interactions avec les représentants du gouvernement.
Marc Lumière, qui vient de mourir à Chamonix, est pourtant décédé il y a trente ans en Albanie.
Et, bien sûr, notre consul devra voir cela comme une affaire d’État en cours. Il sera question d’histoire, avec des réflexions sur ce peuple meurtri qui a su se défendre, surtout contre tous. Le consul, qui se veut plus proche d’Hercule Poirot que de Simenon, mène l’enquête paisiblement, mais sans jamais être dépassé. Il ajoute de l’humour au récit. Ce polar loin d'être tendre malgré les apparences porte une part d'érudition Bien agréable pour la détente, avec quatre brins de dépaysement.
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