À l’ombre des cèdres avant l’orage


                                           
                          
Il y a de cela bien longtemps, Bernard Boulad faisait partie du cercle très restreint des critiques de cinéma pour l’hebdomadaire Voir. Toujours dans le domaine du cinéma, mais cette fois-ci à Paris, il revient nous rendre visite sous la forme d’une bande dessinée qui est de beaucoup sa jeunesse et sa famille. Si les noms ont été changés, La guerre des autres (Éditions La boite à bulles) s’inscrit dans l’histoire et les souvenirs, avant que le Liban ne sombre dans la guerre.
Une vie de famille et des jours heureux
Avec tout ce brouhaha qui agite le proche et moyen –Orient depuis des décennies, on imagine difficilement ce que fut la vie avant. Avant que n’éclate l’inévitable en 1975, la famille Naggar se la coulait douce dans ce Liban, surnommé «  la Suisse du Moyen-Orient ». Nous avons la mère baba cool, le père libraire, parfois coureur de jupons, et les trois adolescents qui rêvent de cinéma et de farniente. Case après case, nous sentons la tension monter, avec tout ce que cela implique de dénigrements, de faux –fuyants, justement pour que la vie ne change pas. Mais rien n’y fit, et ce cours d’histoire ponctué de rires et de larmes nous apprend beaucoup sur la montée en puissance des idéologies, le refus de croire à la guerre, et pourtant. Nous ne dirions pas que c’est avec sérénité que Bernard Boulad s’est penché sur son histoire, mais sa douce nostalgie nous éclaire brillamment sur les motivations incertaines d’une guerre qui aura presque brisé un peuple et bien des rêves.

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Les bandes dessinées de l’année 2023

Du grand Ken Follett

Les coups de coeur de l’année 2023