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Affichage des messages du février, 2020

Chasse au briseur d’âme

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                                                          Romancier, scénariste ainsi que réalisateur, l’écrivain Niko Tackian fait partie de cette nouvelle équipe de romanciers français qui peuvent aisément rivaliser avec les confrères américains. Très cinématographique dans son écriture, décrivant avec minutie certains quartiers sordides de Paris où la drogue s’échange au vu et au su de tous, avec les conséquences néfastes que cela entraîne, il est aussi, un peu comme le fit Ed Mc Bain à une époque, le photographe des commissariats. Sans être la vie du 87 e district, celle du commandant Tomar Khan et son équipe nous plonge dans les préoccupations de la vie moderne. Qui est cette belle  inconnue ?   Dans un magnifique bassin, une jeune dame est retrouvée morte. Si le cas du suicide parait évident, le doute s’installe dans la tête de l’enquêtrice Rhonda qui veut comprendre pourquoi, une si brillante dame s’est enlevé la vie. De son côté, Tomar Khan revoit certains fantôm

La Guerre des autres : Réminiscences du chaos libanais.

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                                                                Par Robert Laplante Depuis quelques années la bande dessinée s’intéresse à la parole des gens du Proche Orient. Les histoires proposées par cette réappropriation d’une parole qu’on n’écoutait plus sont, des petits bijoux taillés par de véritables orfèvres du 9 e art. La guerre des autres qui raconte l’adolescence de Bernard Boulad dans un Liban déchiré par une guerre civile fait partie de ces petits trésors. J’avais été très impressionné par le premier tome, alors imaginez ma joie lorsque le deuxième tome est enfin arrivé en librairie. Dans ce nouvel opus, Boulad, qu’on a connu dans une autre vie comme le chroniqueur cinéma de l’hebdomadaire Voir, continue de déambuler sur le boulevard de ses souvenirs dans un Liban martyr, écartelé entre conflits interconfessionnels, prétentions territoriales de ses voisins gourmands et affrontements entre puissances étrangères qui y voient un fabuleux terrain de jeux

Les mondes de Sherlock Holmes

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                                                  Parce qu’il fut le roi des détectives, Sherlock Holmes est entré au panthéon du roman policier. Combien de fois ai- je relu : Le signe de quatre , Le ruban moucheté                                                  ainsi que les mémoires de Sherlock Holmes, sans oublier les brillants pastiches du regretté René Reouven .                                                 Au cœur de cette Angleterre conquérante qui n’existe plus, tous les grands de ce monde, venaient frapper au 221b Baker Street, parce que l’affaire encours était urgente.   Entre le bon vieux Watson, la cuisine consistante de madame Hudson et le violon du maitre des lieux qui parfois se laissait aller à une injection de cocaïne à 7 %, les énigmes et questionnements étaient à l’ordre du jour. Holmes ou Conan Doyle Avec sur la piste de Sherlock Holmes ( Hugo Image) de la traductrice ainsi que responsable éditoriale des éditions du Masque, nous vo

Le Tueur : La renaissance de l’amour.

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                                                      Robert Laplante   Parfois, nous abandonnons des séries BD que nous aimions sans vraiment savoir pourquoi. Et quelques fois, par le plus grand des hasards, nous les redécouvrons et la flamme de la passion que l’on croyait éteinte s’embrase à nouveau. Quelques fois, un peu comme un amoureux blasé, nous nous demandons pourquoi nous nous sommes laissé séduire par d’autres séries qui à la longue se sont avérées moins intéressantes. C’est exactement ce que j’ai vécu avec le nouveau cycle du Tueur, cette passionnante série signée Matz et Jacamon. Désormais collaborateur « volontaire » de Direction générale de la Sécurité extérieure, le Tueur est envoyé nettoyer le Havre de certains de ses malfrats. Des félons cachés dans les costards couteux et les beaux sourires pepsodent des jeunes cadres dynamiques et des politiciens. Rien de bien nouveau pour lui, me direz-vous. Peut-être, à part un léger détail. Il n’est maintenant plus un

Cow Boy solitaire

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                                                  C’est un héros de l’ouest mythique et le lieutenant Blueberry remonte en selle. Après la disparition de Giraud, il y a huit ans, notre ami presque solitaire ne pouvait pas rester dans les limbes du désert. Sous la houlette du tandem Joann Sfar/ Christophe Blain , le lieutenant est de retour, soutenue, par une impressionnante campagne de presse. Complètement, à l’opposée d’un John Wayne, Blueberry est pour la conciliation ainsi que la justice. Avec Amertume apache qui se rapproche beaucoup d’un roman policier très urbain, le lieutenant assiste à l’assassinat de jeunes Indiennes par trois adolescents. Comme les deux victimes sont liées directement à l’influent chef apache Amertume, la vengeance pointe à l’horizon.    Dans cette quête de justice, soit retrouver les coupables, la route sera parsemée d’embûches et de morts violentes.                                                     Un pari audacieux Reprendre un perso

Des nouvelles du royaume.

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                                                           Robert Laplante  Oubliez tout ce que vous connaissez sur les contes de fées. Oubliez les Blanche-Neige, Cendrillon et autres Belle au Bois-Dormant. Oubliez toutes ces histoires fleur bleue de princesses, de princes charmants, de couples royaux justes et bons et de perfides belles-familles. Oubliez tout ça, et, dépêchez-vous de vous procurer le plus rapidement : Le Royaume de Blanche-fleur. Une hilarante bande dessinée de Benoît Feroumont qui remet en question nos certitudes sur les contes de fées.                                       Tout va bien dans le royaume des six ponts du bon roi Serge. Il y a de quoi. Sa fille adorée va bientôt marier l’héritier d’un autre royaume. Hélas, de gros nuages sombres s’amoncèlent dans son ciel azuré. C’est que le bon roi Serge a accepté d’assoir à la table des mariés Anne la tenancière de la taverne et la meilleure amie de sa fille. Et Anne prend la place de son beau-fr

À la vie, à la mort

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                                            Parmi les émissions de télé qui nous renseignent et parfois nous bouleversent, il y a : 24/7 à Télé-Québec .                                                 Pendant une heure, nous suivons la vie des urgentistes dans différents hôpitaux montréalais, et ce, sans pathos.   Nous levons notre chapeau à ces gens qui luttent pour la survie ou le mieux- être de leurs patients. Avec   Patrick Pelloux  : mieux vaut mourir debout que vivre à genoux, les derniers jours des grands hommes (Robert Laffont ), nous sommes un peu dans cette dimension, sauf que ces grands hommes dont ils nous racontent l’histoire ont tous disparu. Avec humanité humour, et sans jamais se détacher de l’univers médical, il narre la vie de ces souverains, comédiens aux derniers jours de leur vie. Pour qui s’intéresse un peu à l’évolution de la médecine, ce livre est fascinant. Si des tests cardiovasculaires avaient été un peu plus poussés, il est certain que Louis de

Gare au gorille

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                                            Bien entendu que le titre de cette chronique se veut un clin d’œil à l’oncle Georges                                           et son marché de Brive-la-Gaillarde , mais aussi à la bande dessinée des années 40 avec ces quelques héros sans peurs ni reproches. Après avoir terminé l’institut de Stephen King, livre redoutable, un moment de détente fut nécessaire. Dans les derniers arrivages de bandes dessinées, l’image de King Kong en plein Manhattan me faisait pour ainsi dire de l’œil et, je ne fus pas déçu. Partant du fait que ce grand primate au cœur tendre avait échappé à ses sbires, il avait donc trouvé refuge au cœur de la Grosse Pomme. Cette uchronie qui a de quoi faire sourire peut prêter à mille aventures, comme le prouve justement ce tome 1. Sous le crayon du dessinateur/scénariste Éric Hérenguel à qui nous tirons notre chapeau, The Kong Crew                                                         nous transporte à

Moon of the moon: au début il y avait l’art

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                                                                 Robert Laplante Dans une société futuriste, deux scientifiques restaurent 5 cyborgs-guerriers désactivés. Ils veulent leur offrir une seconde vie. L’opération n’a toutefois pas les résultats escomptés. Une fois, réinitialiser, les androïdes retrouvent la mémoire de leur ancienne vie, celle où ils étaient des combattants, et se retournent contre leurs nouveaux créateurs. Ils se retournent tous, non ! Un d’entre eux tourne casaque. Un seul qui découvre dans la fréquentation du Louvre un sens à la vie humaine. Comme si la fréquentation du patrimoine artistique mondiale pouvait lui permettre d’effacer sa conscience corrompue par toute la violence vécue dans son autre vie. Surprenante bédé Moon of the moon est une œuvre d’anticipation humaniste. Une ode à l’art, mais surtout une lettre d’amour à la liberté dans la lignée du roman de Philip K Dick  : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques  ?