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Affichage des messages du janvier, 2020

Sous le ciel de l’Italie : c’était en 1943

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                                                       Dans un paysage idyllique, là où les montagnes invitent au ski, et là où tout le monde se connait, la Seconde Guerre mondiale fait rage. Nous sommes à Milan en 1943 et le jeune Pino Lella, va connaitre bien des bouleversements. Sous le ciel écarlate (Archipel) aurait pu être une fiction, sauf que ce roman est tiré d’ une histoire véridique . Si le romancier et journaliste d’investigation Mark Sullivan a pris quelques libertés dans la trame narrative, la vie de Pino Lella fut un exploit ainsi qu’un combat dans des circonstances pour le moins particulières Chauffeur malgré lui. En 1943, l’avance des armées alliées ne se fait pas encore trop sentir dans les contrées transalpines, l’armée allemande est bien installée et le Duce réclame à cor et à cri, un aide supplémentaire pour venir à bout de résistants. Pino ne se doutera pas que sa vie basculera, fut-il il amoureux de Anna, adolescente au passé mystérieux. Évacué de Mila

Dans les forêts de Sibérie, le silence de l’hiver.

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                                                                 Robert Laplante Imaginez-vous, seul pendant 6 mois, dans une cabane sans électricité, isolée sur les rives du lac Baïkal, en pleine Sibérie méridionale. Avec comme seuls voisins les conifères, les animaux dont des ours imprévisibles, les poissons et le silence. Celui du lac glacé, de la forêt, du froid intense, de la neige immaculée troublée par la fureur du vent qui hurle entre les branches des sapins. Difficile à imaginer n’est-ce pas. Pourtant cette aventure le géographe et écrivain français Sylvain Tesson l’a vécu. Une aventure que Virgile Dureuil vient de mettre superbement en image avec : Dans les forêts de Sibérie . Bande dessinée réflexive, presque contemplative, aux parfums de Rousseau et de Thoreau , Dans les forêts de Sibérie fait du bien. En fuyant le rythme effréné du monde moderne, en fuyant sa servitude aux nouveaux moyens intrusifs de communication, en fuyant l’assourdissement urbain qui tu

Le temps d’une famille

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                                               Il y a 75 ans, le sinistre camp de la mort d’Auschwitz était libéré par les forces alliées. Depuis, combien de livres furent écrits et combien de témoignages aussi douloureux les uns que les autres hantent la mémoire collective. De P rimo Levi (si c’est un homme) à la monumentale Histoire de la destruction des juifs d’Europe de Raoul Hillberg , nous essayons encore de comprendre, mais en vain. Robert Badinter , célèbre avocat, ancien président du Conseil constitutionnel, ardent défenseur contre la peine de mort est revenu sur l’histoire de sa famille avec Idiss . Ce long voyage, d’une sincérité à toute épreuve, retrace la vie de sa grand-mère, venue à Paris avant 1914. Ce monde qui a disparu, d’un autre temps dirions -nous, est le récit d’une destinée. Celui des juifs d’Europe de l’Est qui fuyaient les pogroms pour s’installer définitivement en sol français. De cet opuscule, maintenant disponible en format poche, nous ressentons dè

Carnets de route dans le sud profond

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                                                        Il y eut Hunter. S. Thompson avec son style «  gonzo » et bien avant, Truman Capote pour De sang -froid. Entre le journalisme, le récit et le roman, la ligne était mince, mais combien de journalistes s’y sont engouffrées.   Parce que certaines petites maisons d’édition ne sont pas trop avides de succès, nous avons la chance de redécouvrir ce que fit l’auteur et romancier Harry Crews . Ah, ce fut un sacré bonhomme ! Privilégiant le terroir et la vie disons reculée au brouhaha des grandes villes, son œuvre fut composée de romans baroques, déjantés comme : Le chanteur de gospel , La foire aux serpents , Body Car ou Nu dans le jardin d’Eden . Avec   Péquenots  (Finitude),  nous sommes en présence d’une collection de textes qu’il écrivit pour Esquire et Playboy. De ce terreau assez fertile, il va en titrer des portraits souvent acides du pays moyen, hors des grandes conventions et pas très loin du célèbre Délivrance de Joh

Tolkien, le seigneur des sagas.

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                                                             Robert Laplante Depuis la contre-culture Le seigneur des anneaux est devenu un incontournable livre culte qui a touché des millions de lecteurs à travers le monde. Un des livres anglo-saxons les plus importants du XXe siècle. Une trilogie qui année après année se retrouve parmi la courte liste des romans préférés des Anglais. Si la saga de JRR Tolkien est devenue iconique, elle lui a malheureusement fait ombrage. À part ses admirateurs, peu de lecteurs ont lu le reste de son œuvre, hormis Bilbo le Hobbit . Et de ce nombre, ils sont encore plus rares ceux qui connaissent sa vie. À l’occasion du décès le 16 janvier dernier de son fils Christopher Tolkien, qui a beaucoup travaillé à faire connaitre ses autres récits, le moment est parfait pour parler du plus célèbre barde anglais du XXe siècle.                                                      De sa jeunesse en Afrique du Sud à son séjour traumatisant dans

Le souffle de la tempête : version James Ellro

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                                                                                      Pour l’auteur américain James Ellroy qui n’a jamais pris de gants blancs pour déterrer les tares sociales du système américain, l’histoire moderne ne présente aucun intérêt. Son monde, trouve essence dans le Los Angeles des années 40-50 ,                                           paradis du vice et de la corruption à tous les étages. Entre deux bandes dessinées et quelques ouvrages plutôt sérieux, je me suis plongé dans la tempête qui vient, second volet de Perfidia qui parut en 2014. Ce compte à rebours d’une Amérique plongée au cœur de la Seconde Guerre mondiale, tout commencera avec la défaite de Pearl Harbor, qui se veut un avant-gout du captivant Quatuor de Los Angeles ,                                           dont le film L.A Confidential                                                représentera l’un des plus beaux atouts. Faut-il avoir lu la trilogie pour

Dans le même bateau : Sur les vagues de la réunification.

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                                                            Robert Laplante Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, marquant symboliquement la fin de la division de l’Allemagne. En 1989 Wiebke Petersen avait 16 ans. Avec sa famille elle habitait la RFA et pratiquait, tout comme sa sœur ainée, l’aviron de compétition. Occupée par ses entraînements, ses compétitions, ses études et les garçons, Wiebke a vécu la chute du mur avec une passion et un enthousiasme réservé. Comme si elle assistait à un événement lointain. De toute façon les Ossis, comme les habitants de la RFA surnomment ceux de la RDA, elle n’en connait pas. Son quotidien ne devrait donc pas changer. Jusqu’au moment où, en 1991, elle est sélectionnée dans la toute première équipe nationale d’aviron de la nouvelle Allemagne réunifiée. C’est cette rencontre entre deux peuples si proches et si différents à la fois que raconte Zelba dans sa très belle bande dessinée : Dans le même bateau. Les productions cultur

Ils seront toujours Les Chevaliers du ciel

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                                           En 1959, apparaissait dans le ciel de la bande dessinée, les aventures des pilotes de chasse Tanguy et Laverdure.                                                         Pour faire concurrence, semble-t-il, à Dan Copper (Journal de Tintin) et Buck Danny (Journal de Spirou), le tandem Jean-Michel Charlier (scénariste)/ Albert Uderzo (dessinateur) faisait naitre un tandem issu de la célèbre escadrille des Cigognes (Guynemer, René Fonck, Jean Navarre). Sans être nostalgiques, nous pouvons affirmer que cette série qui cumule 60 ans au compteur a particulièrement bien vieilli. Si la série télévisée avec Christina Marin et Jacques Santi ,                                                 un exploit pour l’époque puisqu’elle fut tournée en temps réel et sans effets cinématographiques a donné un sérieux coup de pouce à nos héros,                                     les successeurs du tandem Charlier/Uderzo ont su conse

Alfred Hitchcock : Dessine-moi un suspense.

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                                                               Par Robert Laplante Sa silhouette rebondie est légendaire, autant que ses petits monologues au début des épisodes de sa série télé, ses anthologies des nouvelles ou ses thrillers cinématographiques.                                                 Mais Alfred Hitchcock n’est pas qu’une légende du suspense qui a redéfini le genre, imposé son imprimatur, et qui est devenu une référence. Il est avant tout un être complexe, insaisissable, déstabilisant. Un monstre sacré dont la vie est aussi, et peut-être même plus, fascinante que ses films. Ce n’est pas pour rien que Julian Jarrod en a fait le personnage principal de The Girl en 2012 la même année que Sacha Gervasi proposait son excellent Hitchcock . C’est cette même fascination qui guide Noël Simsolo et Dominique Hé dans cette biographie dessinée consacrée au créateur de Psycho . C’est d’ailleurs sur Psycho que s’ouvre cette biographie qui couvre