C'est du livre et du bon

                                                       Vous aimez le suspense, les histoires de famille tordues, surtout quand il est question d’argent de pouvoir, et bien, vous allez être servi avec le nouveau roman du jeune auteur Sébastien Theveny . Publié originalement en autoédition, il vient d’être récupéré par les éditions Michel Lafon . Télescopant les univers de François Mauriac (Le nœud de vipères), Simenon (l’ainé des Ferchaux), sans oublier les ressorts d’un drame dont Alexandre  Dumas se fit le spécialiste, nous sommes en terrain connu pour une intrigue soutenue. Ajoutons que le cadre de la belle ville de Nice ajoute bien des couleurs au portrait, avec ce je ne sais quoi d’histoires judiciaires qui ont parfois ébranlé les colonnes du temple et de sa mairie. Une disparition inquiétante En 1986, au large de la baie des Anges, Pierre-Hughes, enfant adulé de la riche famille Lacassagne se noie. Autour de cette disparition soi-disant accidentelle, un écheveau de n

                                             Je suis toujours surpris par l’immense maturité qu’a acquise la bande dessinée québécoise depuis le début des années 2000. En moins de deux décennies, notre 9 e art a su imposer sa spécificité sur la production mondiale. Grâce à ses créateurs talentueux et à ses éditeurs sensibles, aventureux, sans complexes et prêts à relever les défis de l’industrie des « petits Mickey », notre 9 e art a fait sa niche dans un marché dominé par les géants français, belges, américains et japonais. Exploit plus important encore, elle a été adoptée par les Québécois qui en consomment de plus en plus. Une très grande victoire pour un art qui encore dernièrement était associé à des adulescents boutonneux, ces victimes du syndrome de Peter Pan qui refusent de vieillir et de lire des livres plus « sérieux » comme se plait à le dire Richard Martineau. Tous les garçons et les filles de mon âge. Parmi les belles réussites du printemps 2019, il y a la to

                                            Est si la légendaire Série Noire fondée en 1945 par Marcel Duhamel faisait un grand retour ? Après quelques années d’errances, la célèbre collection semble avoir retrouvé son souffle. Avec Requiem   pour la république  du journaliste de Médiapart : Thomas Cantaloube , nous plongeons au cœur de la Guerre d’Algérie, avec son lot de barbouzes, de truands non affranchis et pas des demi-sel, d’anciens collabos qui travaillent au plus offrant. Pour qui, s’est déjà intéressé à cette période pas trop glorieuse de l’histoire de France, vous allez reconnaître des personnages connus comme : François Mitterrand , jeune député, François Marcantoni , « puissant parrain du tout Paris », Jean-Marie Le Pen, Le SAC (Service d’action civique), une association au service du Général de Gaulle qui accueilli son lot de malfrats, spécialisé en coups tordus, et non le moindre : Maurice Papon . Trois destins, une histoire     À l’automne 1959, un avoc

                                                      Jusqu’à dimanche, au cœur du parc Lafontaine, le Festival de Bd de Montréal bat son plein. Pour tous les amoureux de cet art qui fait le bonheur des grands et des petits, c’est l’occasion rêvée de discuter avec ces créateurs et créatrices, qu’ils soient scénaristes ou dessinateurs. Parmi les invités, nous tenions absolument à rencontrer Yoann qui depuis dix ans avec son complice Vehlmann poursuit habilement l’œuvre de Spirou et Fantasio, dont la création remontre à 1938. C’est les bras chargés un peu comme un roi mage que Yoann est arrivé. Avec une nouvelle et rare aventure du Marsupilami,                                                nous étions comblés : «  J’ai toujours aimé Franquin et encore plus ce petit animal .   C’est un rêve de jeunesse puisque j’ai grandi avec. Il fallait dans la colère du marsupilami qu’il soit la vedette, autant pour des raisons éditoriales que pour sa rareté. Un peu en colère, mais tou

Utopie en Nantes-Atlantique. Par Robert Laplante                                  En 2000 un vieux projet qu’on croyait mort et enterré refait surface : celui de l’aéroport du Grand Ouest . Mise sur la glace après les chocs pétroliers de 1973 et 1979, la nouvelle aérogare, imaginée en 1963, reprend du service avec la volonté gouvernementale de valoriser le développement international et européen de la région Nantes-Atlantique. En 2005 des centaines de jeunes Français écologistes, anticapitalistes, antiautoritaires et à la recherche de modes de vie alternatifs convergent vers Notre-Dame-des-Landes , là où on veut ériger l’aérodrome. Rapidement cette zone d’aménagement différé devient une zone à défendre, une ZAD. Pour ceux qui suivent l’actualité hexagonale, la résistance de Notre-Dame-des-Landes n’est pas inconnue. Tentative de concrétiser une utopie, l’épopée est vite devenue emblématique des nouvelles perceptions du développement durable des nouvelles générations.

                                                                                                            Quand on regarde les écrits sur le rôle des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale, il est souvent question des héroïnes, de celles qui ont sauvé des enfants, ont servi avec cœur la résistance ou travaillé pour le contre-espionnage. Mais, qu’en est-il de ce carré d’as qui ou nous trouvons des collaboratrices, des tortionnaires (oui, oui) et des espionnes qui damèrent aisément le pion à Mata-Hari . Docteur en lettres, et spécialiste de cette période noire qui n’en finit plus de livrer ses secrets, souvent les moins avouables, Cédric Meletto , auteur d’une solide biographie sur Jean Luchaire, collaborateur notoire, s’est intéressé à quelques cas d’espèce. Dans ce petit livre au titre accrocheur de Diaboliques, il dresse le portrait de sept femmes et pas des courtisanes. Il y avait Madame Andrée Cotillon , épicière de son métier qui devint propriétaire de restaurants

                                                 La République de Weimar est fascinante. Née des cendres de l’effondrement de l’Allemagne impériale et de la révolution de 1918, la nouvelle république est rapidement traversée par tous les courants sociaux, politiques, économiques et culturels du siècle naissant. Des courant qui s’affrontent, et quelques fois violemment, dans les rues des grandes villes du pays de Goethe. Période chaotique, l’Allemagne de l’entre-deux-guerres est un fabuleux terreau pour de sombres polars au parfum de fin du monde. C’est cette Allemagne déchirée qu’arpente Gereon Roch , inspecteur à la brigade des mœurs de Berlin. Au hasard d’une enquête dans la faune nocturne berlinoise, Roch découvre un occulte réseau de financement qui bénéficie autant aux membres du NSDAP qu’aux exilés tsaristes, qui rêvent d’en finir avec le régime rouge soviétique, et dont les ramifications remontent jusqu’aux plus hautes sphères des forces policières. Le tout sur fond d’

                                      Dans le domaine du roman dit policier, l’humour est assez rare. Nous songeons bien entendu au maître Donald Westlake                                          ainsi qu’à Carl Hiassen (Miami Park),                                    Francis Mizio (la santé par les plantes),                                            La nuit des grands chiens malades (ADG)                                et Ned Crabe pour la bouffe est chouette à Fatchakulla de Ned Crabe                                . À cette liste qui est loin d’être exhaustive, nous pouvons d’ores et déjà rajouter l’informaticien et romancier Éric Gauthier . En ces temps de grisaille, du moins au Québec et après un hiver plutôt long, qu’il fait du bien, de rire en présence de situations loufoques sur lesquelles souffle un vent de fantastique et d’imagination, pour le moins délirante. Un escroc à la petite semaine Philippe Sigouin a toujours v

                                          Dans la production littéraire, il faut avouer que le roman policier et peu importe, la ou les formes qu’il prend, se porte particulièrement bien. Installé depuis quelques années au Québec, l’auteur français Mickaël Koudero que je viens de découvrir défend avec vivacité son pré carré. À la lecture de la  4 e de couverture, il est question de Nosferatu , la Roumanie ainsi que de cannibalisme. Étions-nous en présence d’un roman «  gore » à la manière de John Katzenbach (le voyageur sans visage), pas tout à fait . Dans la lignée de ces romans noirs qui s’inspirent du sort des sans-abris et immigrants qui ont trouvé refuge sur les trottoirs de France et de Navarre, l’auteur par le biais de son journaliste Raphaël Bertignac enquête sur des décès violents. Dans un appartement, une femme se taillade les veines, non sans avoir cherché à s’énucléer avant. Peu de temps avant, un jeune roumain est retrouvé presque décapité dans un stationnement.