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Affichage des messages du octobre, 2021

Fatty : Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Hollywood.

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                                                                Par Robert Laplante Roscoe « Fatty » Arbuckle fut la première grande vedette américaine du cinéma. Bon, peut-être pas la première, mais assurément une des premières. Mais qu’il soit ou non la première grande vedette du cinéma, ce n’est pas vraiment important. I l fut la première vedette américaine du 7 e art à gagner un million de dollars par année. Et ça, c’était en 1919. La légende veut que ce soit lui qui a donné à Chaplin le pantalon qui lui a permis de créer son fameux vagabond. Les deux s’étaient connus sur les plateaux des films de Mack Sennett. La légende raconte aussi que c’est lui qui donna sa première chance à Buster Keaton. Qui ça ? Buster Keaton, LE Buster Keaton, un des plus grands comiques de la pellicule. Mais il est vrai qu’on l’a malheureusement un peu oublié aujourd’hui. Et ce, malgré son magnifique Mécano de la Générale , véritable chef-d’œuvre d’humour, d’intelligence et d’imagination. Ça ne vo

Le sens de la famille?

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                                                                                            Harlan Coben Gagner n’est pas jouer Belfond 397 p J’entretiens un étrange rapport avec l’auteur de romans policiers : Harlan Coben . Né en 1962, auteur de plus de 30 romans avec plusieurs prix prestigieux à la clé, ses écrits soient très moyens ou soient très brillants. Dans le cas qui nous intéresse, suivi de cette nouveauté qui fera le bonheur des amateurs de polars bien ficelés, nous sommes en présence d’une intrigue solide ou le luxe et la vanité sont indissociables.. Après les premières pages qui nous plongent dans un univers que peu de gens fréquentent, soit celui des appartements new-yorkais, manoirs de rêve et familles très riches, dont la vie fut parfois bouleversée (songeons à l’enlèvement du baron Empain), l’intrigue bifurque de façon saisissante dans la violence pure et dure, lors d’un règlement de comptes. Un roman noir, version Spillane ou Hammet, c’est bien mal connaître

Astérix et Le Griffon : c’est succulent!

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                                                                   Astérix et le Griffon Textes de Jean-Yves Ferri Dessins : Didier Conrad Les éditions Albert René 48 p En ce mois d’octobre où la grisaille fait son apparition, rien ne vaut Astérix pour nous remonter le moral. Presque né avec les aventures du petit gaulois, j’y suis férocement attaché, et plus encore, depuis le départ en l’année d’Albert Uderzo que nous avions eu la chance de rencontrer il y a fort longtemps pour : La rose et le glaive. Depuis sa reprise par le tandem Ferri/Conrad, tout le défi, est de garder bien vivant l’esprit potache, qui va plaire aux enfants, les jeux de mots pour les plus grands, l’histoire évidemment, sans d. nature l’esprit qui émane de ce petit village gaulois, qui résiste depuis toujours ; a l’envahisseur romain. Au fil des parutions, Astérix et son inséparable ami : Obélix, sans oublier le chien Idéfix, écologiste avant l’heure, se sont promenées en Espagne, en Angleterre, chez n

Pulp : Les fantômes du passé

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                                                             Par Robert Laplante Rédemption! Le mot est magnifique, magique même et porteur d’espoir. Et comme porteur d’espoir franchement il est top. Tellement top qu’on l’utilise à toutes les sauces. Mais hélas ce n’est pas parce qu’on l’utilise pour tout et rien que la rédemption est à la portée de tous et qu’elle est facile à atteindre. Oh que non! P renez Max Winters. Il est un écrivain de seconde zone. Avec son héros : le pistolero Red River Kid il fait les délices des amateurs des pulps magazines. Et comme son héros de papier, il est à la recherche la rédemption. Il la cherche, mais ne l a trouve jamais. Et on comprend pourquoi. Avant d’être cet auteur méconnu, il a été longtemps membre d’un gang qui dévalisait les banques et terrorisait les hommes d’affaires prospères du vieil Ouest américain. Parce qu’il a connu l’ouest légendaire, le Winters. C’est pourquoi ces courtes histoires marchent autant. Elles ont l’odeur d

Courageux petits et petites

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                                                           Créatures La ville qui ne dort jamais , tome 1 Créatures La grande nuit, tome 2 De Betbeder / DJEF Dupuis 72 p Malgré la pandémie qui restreint de beaucoup les entrevues «  de visu » avec nos auteurs favoris, nous aurions été bien mal aisés de refuser un entretien avec le sympathique dessinateur DJIEF . Après nous avoir éblouis pour son travail autour Des liaisons dangereuses de Laclos (Glénat) en tandem avec son inséparable complice, le scénariste Stéphane Bedtbeder , les voici partis pour une nouvelle aventure. Plus qu’un changement de cap au graphisme hallucinant, Créatures qui met en scène des adolescents et adolescentes ainsi que deux touts petits,                                                                 sans oublier «  un petit  vieux » acariâtre, s’adresse à toutes les générations. Que de plaisir à plonger dans un New York fantomatique qui évoque : Alien, La guerre des mondes, l’univers de René Barjave

Blacksad : Moi je fabrique des marionnettes.

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                                                                      Par Robert Laplante Je ne sais pas pourquoi, mais dans la culture populaire on aime bien dépeindre en noir, la fonction de maire. Comme s’ils étaient tous des pantins manipulés par de puissants marionnettistes qui les font valser au rythme de leurs intérêts. C’est entre autres le cas de Solomon, le plus puissant des fonctionnaires new-yorkais, qui impose depuis toujours sa vision du développement. Imaginez 4 maires et trois gouverneurs ont suivi aveuglément sa conception du futur de la mégalopole. À vrai dire ils sont plusieurs à croire qu’il est la personne la plus puissante de la ville, si ce n’est de l’État. Et on n’atteint pas un pareil pouvoir, presque pharaonique, sans se salir. Il faut juste ne pas se faire éclabousser par le sang des opposants qu’on élimine. Après tout, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Et il faut le reconnaître, il a en a cassé des œufs Solomon et beaucoup même.            

Hypnose et années folles

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                                                                    Olivier Barde -Cabuçon Le cercle des rêveurs éveillés Série noire Gallimard 504 p Peu après la Première Guerre mondiale, Paris est devenu en quelque sorte le centre du monde. Autant pour son esprit libertaire et libertin que pour son accueil surveillé aux réfugiés politiques, surtout les blancs de l’empire russe, pourchassés par Lénine, Trotski et la Tchéka . Avocat de formation, négociateur pour des groupes internationaux, Olivier Barde-Cabuçon exerce en parallèle le métier d’écrivain. Spécialisé dans les intrigues policières du 18 e siècle, et plus, nous côtoyons à travers ses histoires, les grands d’un mode disparu, les bas-fonds, Freud ainsi qu’un commissaire aux morts étranges qui fait étranglement penser à Vidocq mâtiné de l’illustre Dupin. Avec : Le cercle des rêveurs éveillés , nous faisons un léger bond dans le temps et cette longue enquête se situe dans un Paris qui festoie, malgré la misère et les c

Une vie de journaliste

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                                                  De notre correspondant à Jérusalem Charles Enderlin Don Quichotte 342 p. Pendant plus de 20 ans , il fut la voix d’Antenne 2 à Jérusalem et dans les territoires du Moyen-Orient. À l’heure ou le journalisme est malmené, souvent contrecarré par de fausses nouvelles, il convient de relire le parcours de C harles Enderlin , qui comme son maître Albert Londres , porta souvent le fer dans la plaie. Que l’on soit en accord où non avec des propos, ce livre écrit dans une langue simple, sans trop de fioritures, expose avec justesse la vie de la politique israélienne, les combats, les guerres et bien entendu, les tractations politiques qui furent légion. Journaliste en temps de guerre Arrivé en 1968 , puis correspondant pour Antenne 2, Charles Enderlin nous sert un véritable cours de politique appliquée, celui que peut d’universités enseignent, à moins d’avoir été sur le terrain. Jamais dans l’ombre, pouvant aussi bien  réaliser

Lapinot, l’humour entre midi et quatorze heures.

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                                                               Par Robert Laplante Parfois, les héros de bandes dessinées meurent. C’est souvent une bonne idée de les faire disparaitre. Parce qu’ils n’ont plus rien à dire, parce qu’ils tournent en rond ou parce que le ou les créateurs se sont rendus au bout de leurs idées. Parfois on les assassine alors qu’ils en avaient encore beaucoup à dire ou à vivre.                                                  À l’occasion on décide même de les ressusciter parce qu’on pense qu’ils sont encore pertinents et qu’ils n’ont pas tout dit. Ce n’est pas toujours la meilleure idée. Les cimetières du 9 e art sont remplis de ces fausses bonnes idées. Mais à l’occasion cette renaissance ouvre la porte à quelque chose d’exceptionnel. C’est le cas de Lapinot le héros le plus improbable du 9 e art. Rarement depuis la résurrection de Lazare aura-t-on vu un retour aussi réussi.                                          Comment résumer : Midi à quat

Blues du Delta et autres histoires

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                                                                    Delta Blues De Julien Delmaire Grasset Rentrée littéraire 490 p Après l’extraordinaire Crossroads (Hugo & Cie) du romancier/historien Hervé Gagnon                                               qui nous faisait revivre l’énigmatique du chanteur Robert Johnson ,                                          le romancier/poète Julien Delmaire arpente aussi les rives du fleuve Mississippi. De ce livre hautement musical, avec une discographique pleine comme un œuf en fin de récit, le printemps 1932 est marqué par une chaleur suffocante qui inévitablement, menace la récolte du coton. Comme Richard Wright avec : Black Boy, ainsi qu’Erskine Caldwell et dans une moindre mesure le percutant Don Tracy , le romancier s’attache à des êtres malmenés, en proie à certains démons «  fictifs »   et bien réels comme : Le Ku Klux Klan, la pauvreté endémique, la dureté du sol . Avec le blues qui raconte cette histoire, no