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Affichage des messages du avril, 2021

Chaplin prince d’Hollywood : Un aristocrate de celluloïd.

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                                                                    Par Robert Laplante Pendant longtemps Charlie Chaplin m’a laissé de glace. Oui je sais, je suis un horrible béotien ignare. Je préférais plutôt Harold Lloyd et Buster Keaton – ah le merveilleux Mécano de la Générale – que j’avais découvert dans mes années collégiales grâce à Ciné-club , cette émission consacrée au cinéma de répertoire, diffusée pendant des années le dimanche soir sur les ondes de Radio-Canada. Puis soudainement, j’ai été voir Le dictateur quand il avait été relancé dans certaines salles montréalaises quelque part dans les années 90. Et là, sans m’en apercevoir Chaplin m’a séduit comme il l’avait fait plusieurs décennies auparavant avec des millions de spectateurs à travers le monde. Depuis je me délecte avec toujours autant de plaisir de ses films.                                             Créateur de génie, Chaplin est aussi intéressant derrière que devant la caméra.                        

Sublime !

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                                                                               Wild West Wild Bill 2 Jacques Lamontagne Thierry Gloris Dupuis Tout avait commencé par une relecture habile d’une certaine Calamity Jane, féministe avant l’heure, tireuse d’élite qui entra dans la légende de l’ouest.                                                                   Loin des poncifs du genre, le tandem Jacques Lamontagne (dessins et couleurs), Thierry Gloris (scénario) nous faisait donc redécouvrir l’enfance puis la jeunesse de celle qui fit un jour les yeux doux à Lucky Lucke, mais cela est une autre histoire. Ce qui me frappa dans ce premier tome fut la densité, l’exactitude ainsi que la beauté du dessin, puis le scénario hautement crédible appuyé par des faits historiques, au-delà de toute image d’Épinal. Ce qui frappe dans ce deuxième cycle, la précision du dessin, l’immensité des plaines et canyons comme en fait foi la quatrième de couverture qui évoque inévitablement l’uni

Les coulisses de l’histoire ou presque !

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                                                                 Fabiano Massimi L’ange de Munich Albin Michel 543 p Il faut croire que le regretté Philipp Kerr fait des émules et tant mieux. Pour ceux et celles qui ont dévoré la trilogie berlinoise et plus particulièrement : L'été de cristal .                                                             Quel choc ce fut que de découvrir notre ami Bernard Gunther, enquêtant au sein même de ce qui allait devenir le IIIe Reich ! Entre le vrai et le faux, Kerr réussit un pari qui fait encore des petits. Dans cet ordre d’idées et pour les passionnés d’histoire comme d’intrigues tordues, L’ange de Munich se pose là, pour reprendre une expression familière. À Munich en 1931, Angela Raubal (23 ans) est retrouvée morte dans son appartement. En ces périodes troublées, ce décès aurait pu « passer » sous silence, mais voilà que son oncle et tuteur légal n’est nul autre qu’ Adolf Hitler. Qui plus est, l’arme qui aurait servi au cri

Zombie prise II, c’est toujours réussi !

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                                                                          Mort et Déterré Pas de quartier pour les macchabés De Jocelyn Boisvert Et Pascal Colpron Dupuis 48 p En 2008, l’auteur Jocelyn Boisvert fit paraitre aux Éditons Robert Soulières, un drôle de roman. Sous le même titre que la bande dessinée qui suivra quelques années plus tard, les adolescents firent connaissance avec Yan qui passe de vie à trépas, à l’âge de 14 ans. Son esprit toujours alerte, il retrouve le monde des vivants ainsi que sa famille, mais cela est plus compliqué sous la forme d’un gentil zombie. Ne s’abreuvant pas du sang des autres et loin de films de morts-vivants, il souhaite pouvoir de nouveau mener une vie normale, sauf que ! Avec beaucoup d’intelligence et d’humour, le tandem Boisvert/Colpron traite un sujet pas facile : la notion de décès chez les adolescents ainsi que l’appartenance au clan. Après un premier tome fort réussi et qui fit la joie des petits, adolescents et gran

La chute, promenade sur un chemin apocalyptique très fréquenté.

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                                                                   Par Robert Laplante   Ce qui m’avait impressionné avec le premier tome de La chute du bédéiste Suisse Jared Muralt c’était son « timing. » Sortie, du moins au Québec, au tout début de la pandémie, La chute traitait d’une société aux prises avec une puissante pandémie. Une pandémie qui la déstructurait totalement, détruisait la solidarité entre les individus et exacerbait l’individualisme de tout un chacun. Ce qui faisait l’intérêt de cette bande dessinée, outre le grand talent de conteur de Muralt et son graphisme efficace, c’était la coïncidence avec une situation que nous étions en train de vivre.                                                Je ne sais pas si c’est moi, épuisé par plusieurs mois de confinement, de pandémie et de couvre-feu, ou si c’est tout simplement le changement d’arc narratif de La chute, mais le deuxième tome , qui vient de sortir, m’a semblé beaucoup moins pertinent que le premier.

Blessures d’enfance

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                                                                    La fée assassine Olivier Grenson Sylvie Rose Le Lombard 190 p Voici une bande dessinée qui s’adresse aux adultes, aux chroniqueurs judiciaires et sans contredit, à tous ces policiers qui essaient de comprendre pourquoi l’irréparable fut commis. En ces temps où «  le plafond des émotions » se situe au plus bas ou au plus haut selon les circonstances, j’ai hésité avant d’entreprendre cette chronique. L’histoire qui débute comme un roman policier, nous fait penser aux premiers Simenon, ou l’inspecteur Maigret , fin connaisseur de la psychologie humaine, a peu d’intérêt pour le comment, mais bien pour le pourquoi ! Une jeune femme dont la vie est plus calme et pour ainsi dire banale, vient d’être arrêtée pour un meurtre. Fanny, si douce, vient de commettre l’irréparable et son mari, convoqué au poste, un 24 décembre 2016, ne comprend tout simplement pas  la nature du geste.                                                  

Mamie ou l’instinct de survie

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                                                                                                                                  Kingdomtide De Rye Curtis Gallmeister 395 p Ah que voilà un drôle de roman qui est tout, sauf policier. Arrivé par hasard sur ma table de travail, je me suis demandé si Kingdomdite faisait partie de ses romans de science-fiction à répétition, que non ! Jeune auteur, qui fait beaucoup parlé de lui : Rye Curtis est devenu l’instant d’une histoire en pleine nature, une gentille dame de 72 ans, aussi craquante qu’attachante qui se retrouve seule rescapée d’un accident d’avion. Cloris Waldrip , mariée depuis cinquante décennies à Mr Waldrip, disparu dans l’écrasement, n’aurait jamais imaginé se retrouver, perdue en pleine nature. D’origine modeste, toujours prête à aider son prochain, et n’ayant aucune idée, de comment de survivre en nature, voit donc son quotidien, bouleversé à jamais ou presque. Dans la veine d’un Thoreau, roman initiatique qui a comm

L’Apocalypse joyeuse : Le Lapinot de la fin du monde.

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                                                                        Par Robert Laplante On le sait. une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais, est-ce que nouvel album de Lapinot, peut le faire ? Hum, ça dépend. Si pour vous le printemps est synonyme de plaisir, de sourire et de rire franc alors effectivement un nouveau Lapinot, peut-être annonciateur d’un printemps enjoué, chaleureux, ensoleillé et zen. Et ce, même si notre lagomorphe préféré doit faire face à une Apocalypse qui prend la forme d’une pluie de météorites martiennes. Définitivement il faut toujours se méfier de ce qui vient de Mars. En route pour aller passer quelques jours chez un ami à la campagne Lapinot et l’ineffable Richard reçoivent les restant d’une météorite martienne. Le problème c’est que la météorite de la planète rouge vaut des sous. Beaucoup de sous même. Ce qui n’est pas sans attiser les pires instincts de leurs compatriotes. Et vous pouvez compter sur Richard pour rendre encore plus absurde

Nice la belle, Nice l’affairiste

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                                                                  Patrick   Raynal L’âge de pierre Albin Michel 264 p Ancien patron de la Série noire, le romancier/chroniqueur Patrick Raynal n’a rien perdu de son mordant. Pour paraphraser Michel Audiard, j’ai souvenir d’une grande époque au Salon du livre de Québec ou une délégation d’écrivains du roman noir éteint venus nous visiter. En plus de l’ami Raynal, il y avait le «  pape » du polar : Michel Lebrun et quelques autres dont le nom m’échappe.   En accéléré et autour de quelques verres, les us et coutumes de ces amis du crime se dévoilaient et ce fut pour ainsi dire, un apprentissage «  sur le tas ». Il fut question du polar américain sous toutes des formes, puisque Patrick Raynal fut déjà traducteur, mais aussi du polar à la française, grâce au regretté Michel Lebrun qui en connaissait tous les secrets. Ayant passé sa jeunesse en terre niçoise, Patrick Raynal, fin connaisseur de cette région qui fut le fief du clan Gué

Pacific Palace, le charme discret des anciens géants

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                                                                      Robert Laplante Les grands palaces d’antan. Qu’est-ce qu’ils m’ont fait rêver ces grands palaces d’antan au charme suranné du luxe discret d’une aristocratie bourgeoise distante. Qu’est-ce qu’ils m’ont fait rêver, ces grands palaces d’antan quand je lisais jadis Agatha Christie, Maurice Leblanc et tous ces écrivains qui séjournaient sur la Côte d’Azur,                                                  devant le Lac Léman ou dans les autres stations balnéaires chéries de l’aristocratie. Qu’est-ce qu’ils m’ont fait rêver ces grands palaces avec leur architecture aux lignes épurées et dynamiques. Qu’est-ce qu’ils m’ont fait rêver, ces lieux majestueux, symboles d’un raffinement perdu dans les méandres du temps et de la nostalgie fantasmée. Je les aime, ces vieux messieurs, héritage d’une autre époque. Je les aime, surtout quand ils deviennent le décor d’un magnifique Spirou. Spirou a quitté le Moustic-Hôtel pour

La passion de l’histoire

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                                                                              Paul Veyne Une insolite curiosité Bouquins Robert Laffont 1098 p. Comment enseigner l’histoire ancienne et plus encore celle de l’Empire romain, voilà, tout le défi ! Avant d’ouvrir cet objet d’étude qui est aussi le parcours d’un grand intellectuel et homme de terrain à l’esprit vif, je ne connaissais pas Paul Veyne. Professeur honoraire au Collège de France, ami de Raymond Aron ainsi que de Michel Foucault , il soufflera cette année son 91 e anniversaire de naissance. Dans la lignée de Jacqueline de Romilly, Fernand Braudel , le jeune Paul issu d’une famille modeste se passionne rapidement pour l’antiquité. Dès 8 ans, la découverte d’une poignée d’amphore lui ouvre une porte qu’il ne refermera jamais. Parce qu’il s’inspirera de «  la philosophie critique de l’histoire », thème cher à Raymond Aron qui fut aussi un livre remarquable, Paul Veyne tout en poursuivant la voie universitaire adhèrera

Du Brésil et des amours

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                                                                    Le chant du perroquet De Charline Malaval Préludes 310 p Avec, les variants qui jouent les trouble-fêtes en ces temps de pandémie, notre envie de voyager se trouver soudainement ralenti. Une chance que les romans sont là, pour apporter un peu d’évasion à notre quotidien, disons troublé. Corrézienne de naissance, l’écrivaine Charline Malava l a beaucoup voyagé et enseigné dans divers pays, dont le Brésil qui est au cœur de roman doux-amer à travers les époques. À la fin du livre, une suggestion musicale nous est conseillée, donc, vous aurez le choix entre : Ca rlos Jobim ,                                                             Villa-Lobos ,                                            Chico Buarque                                                                              ou Baden-Powell                                                        pour accompagner votre lecture. Brasilia, chantier du merveil

Des voyageurs et des conquérants

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                                                           Vinland Avant le Nouveau monde Yves Martel Pat Boutin Joëlle Comtois Glénat   Québec Commençons par saluer Glénat Québec qui au fil des ans, fait découvrir à ses lecteurs d’ici et outre-Atlantique, le talent des créateurs d’ici. Sur un scénario de Yves Martel avec aux dessins Pat Boutin et à la colorisation Joëlle Comtois, les passionnés d’histoire et d’aventures trouveront sans contredit leur compte, ainsi que des plus jeunes. Loin d’Astérix chez les Vikings, Vinland s’inspire de fouilles archéologiques réalisées à L’Anse aux Meadows (Terre-Neuve) en 1960. Grâce aux artéfacts recueillis, nous savons maintenant que les Vikings, peuple de grands voyageurs et de conquérants aussi, déposa ses pénates autour de l’an 1000. À la fin toute fin de cette bande dessinée qui pourrait donner lieu à un très beau cours d’histoire, dessins et photos racontent donc cette saga. En 982, nous apprenons qu’Éric Le Rouge découvrit l