L’Apocalypse joyeuse : Le Lapinot de la fin du monde.

 

                                                                    


 Par Robert Laplante

On le sait. une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais, est-ce que nouvel album de Lapinot, peut le faire ? Hum, ça dépend. Si pour vous le printemps est synonyme de plaisir, de sourire et de rire franc alors effectivement un nouveau Lapinot, peut-être annonciateur d’un printemps enjoué, chaleureux, ensoleillé et zen. Et ce, même si notre lagomorphe préféré doit faire face à une Apocalypse qui prend la forme d’une pluie de météorites martiennes. Définitivement il faut toujours se méfier de ce qui vient de Mars.

En route pour aller passer quelques jours chez un ami à la campagne Lapinot et l’ineffable Richard reçoivent les restant d’une météorite martienne. Le problème c’est que la météorite de la planète rouge vaut des sous. Beaucoup de sous même. Ce qui n’est pas sans attiser les pires instincts de leurs compatriotes. Et vous pouvez compter sur Richard pour rendre encore plus absurde une situation qui l’est déjà pas mal et la transformer en une véritable Apocalypse incontrôlable. Mais n’est-ce pas le lot de toutes les Apocalypses d’être incontrôlables ?

Mais, attention, quand on parle d’Apocalypse on est quand même loin de celle annoncée par Jean l’évangéliste ou de celle de Philippulus le Prophète. Vous vous rappelez ce savant un peu foldingue, vêtu d’une toge blanche et d’un gong, qui déambulait dans les pages de L’étoile Mystérieuse d’Hergé en annonçant la fin du monde. Une révélation qu’il a eue après avoir vu dans le télescope du professeur Calys le fameux aérolite prêt à s’écraser sur nos tronches.

Non s’il faut chercher un comparatif ça serait plus du côté des Simpson. Plus précisément du 14e épisode de la 6e saison. Celui où une comète menace Springfield et qui nous permet d’entendre Ned Flanders fredonner le grand succès de Doris Day : Que Sera Sera.


                                     


Et tout comme dans l’épisode des Simpson, jamais Apocalypse n’aura été aussi joyeuse. Il fait dire que Trondheim a le chic pour faire transformer une situation, aussi dramatique soit-elle, en un Everest d’humour. Et encore une fois dans cette Apocalypse joyeuse le talentueux bédéiste s’en donne à cœur joie, accumulant quiproquos, imbroglios, cocasseries bizarroïdes et répliques aussi hilarantes qu’assassines. Il faut dire qu’avec l’humour sans filtre et les vannes pourries de l’impayable Richard on ne peut jamais s’ennuyer.


                            


Comme à son habitude Trondheim, et avec ses sens de l’observation, de la dérision et ses silences décapants, décrit les contradictions de nos comportements avec une finesse humoristique qui sent bon l’humour potache à la française, le second degré à l’anglaise et le « slapstick. » Avec le résultat qu’encore une fois le bédéiste a réussi à me faire rigoler à gorge déployée tout au long de ce trop court album.

Et en prime Trondheim nous offre un petit cadeau après la conclusion de son histoire, un peu comme ces scènes qui suivent les génériques des films de Marvel, directement inspiré de la présente crise sanitaire. Un épilogue totalement déjanté qui ouvre la porte à de bien belles futures comédies sur cette étrange vie en temps de pandémie.


                                        


Après tout, si l’innommable soap français : Un si grand soleil a pu inclure le damné virus dans ses intrigues je ne vois pas pourquoi des humoristes aussi talentueux que Trondheim ne pourrait pas s’en servir aussi. Parce qu’il faut bien l’avouer qu’entre les nouveaux variants, les manifestations des anti mesures sanitaires, et les bilans quotidiens des hospitalisés, un peu plus d’humour ça ferait du bien.


                                         

En attendant que la planète Mars nous envoie quelques cailloux en guise de présents, on peut occuper son temps à faire toutes sortes de choses, dont participer à la campagne de financement de l’album X du Festival de BD de Montréal. Encore une fois le FBDM nous propose dans cet album des histoires de nos plus talentueux et talentueuses bédéistes. Une occasion que nous ne pouvez pas rater. Mais il faut faire vite, ça se termine dans moins de 15 jours. Pour en savoir plus ou pour y contribuer, vous pouvez visiter le https://laruchequebec.com/.../prevente-de-x-recueil-de-bd.

Et puis l’album arrivera surement avant l’écrasement de la météorite martienne. Comme ça vous pourrez le lire pendant que le monde sombrera dans le chaos de l’après-météorite.

Lewis Trondheim, les nouvelles aventures de Lapinot, l’Apocalypse joyeuse, L’Association.

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