C'est du livre et du bon

                                                          Allez faire un petit tour en librairie ou consultez la liste d’ouvrages qu’affectionnent les lecteurs et les lectrices. Vous serez surpris de constater que le genre saga et pas nécessairement roman du terroir fait florès. Parmi ces auteurs qui ont la fibre de leur coin de pays, l’ex-journaliste et analyste politique Daniel Lessard tire très bien son épingle du jeu. Tout récemment, je me suis plongé dans la dalle des morts qui est loin d’être un roman relié aux morts –vivants. Basé sur des faits véridiques qui ont secoué le petit village de Saint-Léon –de Standon ( comté de Dorchester), le romancier en a tiré un canevas enlevant, brillamment conçu qui met aux pris un vil curé, ses ouailles réfractaires, du moins certaines et une population au temps qu’il fut convenu d’appeler «  la grande noirceur  ». La loi du plus fort, pas certain «  Un prêtre, c’est plus fort que nous autres, ça l’a un pouvoir qu’on pas ». Au cœ

                                              Parmi les auteurs de romans policiers ou noirs selon la tendance, R.J Ellory trône au sommet du palmarès. Si je n’ai pas lu Le chant de l’assassin, plébiscité une fois de plus par les critiques et lecteurs passionnés, j’ai en mémoire son inoubliable Vendetta , un véritable tour de passe –passe qui nous ramenait au cœur de La Nouvelle-Orléans, tout en faisant un aller-retour sur presque 50 ans de relations entre la pègre et l’état américain. C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai lu évidemment, Les fantômes de Manhattan qui était passé «  sous le radar ». Une libraire bien tranquille. Est-ce un roman policier, peut-être, mais nous sommes en présence d’une histoire qui rappelle les belles heures de ces romans-fleuves à tiroirs ( Alexandre Dumas, Eugène Sue ), avec son lot de méchants, de chausse-trappes et d’amour indécis.    Annie O’ Neil est une jeune femme tranquille, propriétaire d’une petite librairie à Manhattan. El

                                             Avec un tirage initial de 5 millions d’exemplaires dont 2 millions en langue française, ce 38 e album de la série Astérix le Gaulois représentera sans contredit le cadeau de Noël pour grands et petits. Oui, c’est une machine éditoriale doublée d’une mise en marché efficace, mais l’âme du petit gaulois retrouve ses couleurs ainsi que l’aspect bon enfant qui fit son succès. Loin de La transitalique , La fille de Vercingétorix se recentre sur le village, l’histoire de la Gaule avec la défaite d’Alésia, son chef dont on ne prononce plus le nom ; Vercingétorix et une fille hypothétique qui répond au nom d’ Adrénaline . Caché par deux fidèles Auvergnats : Monolitix et Ipocalorix avant que le paternel ne rende les armes à César, la petite fait l’objet de toutes les recherches. Comme vous l’aurez rapidement deviné, c’est dans le village des irréductibles Gaulois qu’elle atterrira pour sa protection. Dotée d’un fort caractère, elle ressem

                                                     Robert Laplante Parmi tous les Français qui ont pactisé avec les nazis sous l’occupation, Joseph Darnand reste un des plus détestés. Figure emblématique de la collaboration enthousiaste et zélée, Darnand fait partie du panthéon des plus grands monstres de l’histoire française. De héros irréprochable et inspirant de la Première Guerre mondiale à exécuteur de résistant, Darnand a marqué la France par sa trahison de la République, son alliance avec l’occupant allemand et sa haine viscérale du communisme. Monstre, Darnand l’est. Mais il est plus que cela. Personnalité complexe, patriote à en mourir, Darnand, grand admirateur de Pétain, est convaincu que seule une alliance avec le Führer pourra mettre fin à la menace des communistes qu’il déteste tant. Sans conteste le parcours de l’ancien Secrétaire général de la Milice française est fait du matériau avec lequel se forgent les plus sombres légendes de l’humanité. C

                                                                                 Je ne sais pas si vous suivez les aventures de l’ex-policier Victor Lessard, mais avec Léane Cohen, création de la romancière Julie Rivard , nous sommes presque en présence de son double. N’ayant pas lu l’affaire Eva Beck que nous retrouvons en filigrane dans l’affaire Léane Cohen( Hugo éditeur) , je fus donc agréablement surpris. Respectant les codes du roman policier, bien documentée avec un style percutant qui se rapproche inévitablement d’un téléfilm, Julie Rivard nous surprend avec une héroïne pugnace, «  mal engueulée » dans un univers d’hommes, puisqu’elle est inspectrice spécialisée en incendies criminels. Courir après l’inexplicable Après une série d’incendies dont les victimes n’ont aucun lien entre elles, la police en perd son latin tout comme Léane. Malgré sa ténacité, elle fait appel au sergent –détective Henrik Hensen , mal en pont et reclus dans un poste de police, loin du br

                                                                   Par Robert Laplante Petra Jordanie , sous l’œil impassible de la cité édomite, la riche, mais contrôlante Mrs Boyton est assassinée. Mais par qui ? Son beau-fils Raymond et sa belle-fille Carol qui n’en peuvent plus de son contrôle incessant ? Sarah King, jeune médecin dont Raymond est éperdument amoureux ? Le docteur Gérard ? Jefferson Cope l’ami fidèle de la famille Boyton ? Ou la députée au Parlement du Royaume-Uni Lady Westholme ? Tout un défi ! Mais une chance Hercule Poirot mène l’enquête avec son acuité légendaire et son implacable sens de la déduction. Adaptation libre du roman éponyme d’Agatha Christie : Rendez-vous avec la mort est une bande dessinée sympathique au parfum suranné des ces romans policiers anglais d’un autre siècle, plein de convenances, de non-dits, de seconds degrés et de jugements assassins cachés sous le vernis d’une courtoisie pudique toute britannique. Avec le trait aéré,

La réussite est dans tous les domaines et parlez-en au tandem Delaf/Dubuc avec Les nombrils et leurs apartés qui se déclinent sous la forme de vacheries . Après dix albums et plus de deux-millions d’exemplaires vendus, nos amis peuvent fièrement entrer dans la lignée de ces bédéistes bien de chez nous qui rivalisent gentiment avec nos amis belges. Autour de Jenny, Vicky et Karine, c’est notre monde actuel que nous observons.                                     Un peu superficielles , accrochées à leurs images, Vicky et Jenny sont le reflet de la génération Instagram et autre tribulation virtuelle qui dépasse un peu «  les vieux croûtons    » de ma génération. Et pourtant, le succès est là, comme en fit foi le lancement du Tome 2 samedi dernier ; une fille en or aux Éditions Dupuis. Avec Maryse Dubuc , la scénariste, toujours aussi souriante et allumée, nous avons discuté de ce Nombril presque hors-série   «  C’est un projet véritablement à ma part, tout ce que nous

                                                            Robert Laplante  Quelques fois, certaines bandes dessinées passent sous mon radar. Je ne sais pas pourquoi, elle traîne sur mon bureau dans la pile des « à lire » plus tard.     Quelques fois dans ces piles j’y trouve de véritables pépites d’or. C’est le cas pour Aristophania de Dorison et de Parnotte publiés un peu plus tôt cette année. 1909, alors que la vie est un long fleuve tranquille pour Clément Francoeur, sa femme et ses trois enfants, arrive Barboza, terrible armoire à glace, invincible et héraut du roi banni. Un belliqueux souverain qui veut reconquérir le royaume secret d’Azur, un monde en marge du notre. Une chance Aristophania veille et organise l’ultime résistance. Si j’ai constamment repoussé la lecture de cette nouvelle création de Dorison, je ne peux que le regretter. Parce qu’une fois de plus le scénariste réussit à me séduire, à me surprendre et à m’impressionner. Encore une fois, D