Une ado chez les Gaulois
Avec un tirage initial
de 5 millions d’exemplaires dont 2 millions en langue française, ce 38e
album de la série Astérix le Gaulois représentera sans contredit le cadeau de
Noël pour grands et petits. Oui, c’est une machine éditoriale doublée d’une
mise en marché efficace, mais l’âme du petit gaulois retrouve ses couleurs ainsi
que l’aspect bon enfant qui fit son succès. Loin de La transitalique, La fille
de Vercingétorix se recentre sur le village, l’histoire de la Gaule avec la
défaite d’Alésia, son chef dont on ne prononce plus le nom ; Vercingétorix et
une fille hypothétique qui répond au nom d’Adrénaline. Caché par deux fidèles Auvergnats :
Monolitix et Ipocalorix avant que le paternel ne rende les armes à César, la
petite fait l’objet de toutes les recherches. Comme vous l’aurez rapidement
deviné, c’est dans le village des irréductibles Gaulois qu’elle atterrira pour
sa protection. Dotée d’un fort caractère, elle ressemble à la petite Zazie dans
le métro plus que la jeune pasionaria Greta Thurnberg, elle amorce gentiment
un conflit des générations, « Attention, elle fugue ».
Ce qui arrivera
avec la complicité du fils d’Ordralfabetix, le poissonnier : Blinix, Selfix, fils du forgeron, et le petit frère débrouillard : Surimix.
La
potion, on ne sait pas ce qu’il y a dedans
Pour surveiller gentiment,
la nouvelle venue, et lui éviter qu’elle ne tombe dans les griffes du méchant
Adictosérix et son cheval au nom prédestiné de Nosferatu, nos amis gaulois
auront fort à faire. Entre la jeune et ancienne génération, le courant ne passe
pas toujours et ce pauvre Obélix en fera les frais. « Obèse parce qu’il
prend de la potion magique (sacrilège)et accuser de chasser les sangliers au point
de les faire disparaitre, que peut bien répondre notre pauvre enveloppé ? Par
contre, ils adorent Assurancetourix et ses chansons qui dérangent. Au fil des
cases, très aérées, nous retrouvons l’esprit du tandem Uderzo/Goscinny, avec
des clins d’œil à certains personnages comme Aznavour en pirate et sa Bohème,
Fernandel dans une reprise de « Phénicie » aussi ainsi qu’un jeune et
gentil batteur goth répondant au nom de Ludwikamadeus. Avec ce « conflit
des générations », nous sommes certains que ceux et celles qui n’ont pas
connu les premiers Astérix y trouveront un petit souffle de modernisme, avec
cette citation de Vercingétorix : résister et être libre ». Ne crachons pas dans la potion magique comme
les trublions du journal Libération, c’est réussi et joyeux.
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