Nice la belle, Nice l’affairiste

 

                                                               


Patrick  Raynal

L’âge de pierre

Albin Michel

264 p

Ancien patron de la Série noire, le romancier/chroniqueur Patrick Raynal n’a rien perdu de son mordant. Pour paraphraser Michel Audiard, j’ai souvenir d’une grande époque au Salon du livre de Québec ou une délégation d’écrivains du roman noir éteint venus nous visiter. En plus de l’ami Raynal, il y avait le «  pape » du polar : Michel Lebrun et quelques autres dont le nom m’échappe.  En accéléré et autour de quelques verres, les us et coutumes de ces amis du crime se dévoilaient et ce fut pour ainsi dire, un apprentissage «  sur le tas ». Il fut question du polar américain sous toutes des formes, puisque Patrick Raynal fut déjà traducteur, mais aussi du polar à la française, grâce au regretté Michel Lebrun qui en connaissait tous les secrets. Ayant passé sa jeunesse en terre niçoise, Patrick Raynal, fin connaisseur de cette région qui fut le fief du clan Guérini et plus tard, du célèbre maire controversé : Jacques Médecin, a développé toute une thématique sur cette région qui au fil des décennies, connu son lot d’affairismes en tout genre, et c’est un peu euphémisme.

Quand le passé te rattrape

Nous retrouvons un vieil ami : Philippe Clerc, ex-assureur apparu pour la première fois dans Fenêtre sur femmes en 1988. Septuagénaire un peu assagi, il se trouve dans une situation plus qu’embarrassante, puisqu’à son réveil, une femme git à ses côtés. Trop belle, pour être sa compagne d’un soir, il a semble-t-il passé l’âge de la séduction, le voilà emprisonné. Au cours de l’interrogatoire, le nom d’un ancien complice des frasques de jeunesse fait surface : Massena. Pourtant ce dernier, devenu un mafieux local, aurait disparu depuis plus de deux ans. Dans la veine des bons polars politiques, Patrick Raynal n’a pas perdu la main. Comme le dit si bien le vieux proverbe : «  Plus ça va , plus ça change », les vieilles coutumes locales sont encore bien ancrées dans le système. Remontant la filière, retrouvant de vieux amis qui grouillent encore dans le marigot politique, avec manœuvres préélectorales à la clé, L’âge de guerre est une fausse carte postale politique, d’un coin de pays ou pègre et locaux se connaissent trop bien. Un polar ensoleillé ou presque, qui a du cran et aussi de l’humour !

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