Dans les forêts de Sibérie, le silence de l’hiver.
Robert
Laplante
Imaginez-vous,
seul pendant 6 mois, dans une cabane sans électricité, isolée sur les rives du
lac Baïkal, en pleine Sibérie méridionale. Avec comme seuls voisins les
conifères, les animaux dont des ours imprévisibles, les poissons et le silence.
Celui du lac glacé, de la forêt, du froid intense, de la neige immaculée troublée
par la fureur du vent qui hurle entre les branches des sapins. Difficile à
imaginer n’est-ce pas. Pourtant cette aventure le géographe et écrivain français
Sylvain Tesson l’a vécu. Une aventure que Virgile Dureuil vient de mettre
superbement en image avec : Dans les forêts de Sibérie.
Bande
dessinée réflexive, presque contemplative, aux parfums de Rousseau et de
Thoreau, Dans les forêts de Sibérie fait du bien. En fuyant le rythme
effréné du monde moderne, en fuyant sa servitude aux nouveaux moyens intrusifs
de communication, en fuyant l’assourdissement urbain qui tue le silence, Dureuil
raconte avec la langue vivante, riche magnifique et évocatrice de Tesson la
redécouverte de son authenticité enfouie depuis trop longtemps sous les mirages
de la société postindustrielle.
Ermite dans
cette Sibérie glaciale, Tesson réapprend à vivre au rythme de la nature et du
temps qui s’égrène tranquillement. Loin de nos préoccupations contemporaines, l’écrivain
fusionne avec cette majestueuse forêt et cet impressionnant lac et redécouvre
les plaisirs d’une vie faite de lenteur, de calme et de silence, sans téléphone
cellulaire, ordinateurs et contacts avec l’extérieur.
Véritable
poème graphique ; Dans les forêts de Sibérie nous permet de se baigner,
l’espace de sa lecture, dans l’immense vide réconfortant, presque mystique, du
temps présent. Loin de la dictature des montres, des téléphones intelligents,
des portables et des affres de la vie moderne.
Tout comme Le
loup de Rochette, Dans les forêts de Sibérie nous permet de renouer
avec la nature, la vie simple, le silence, la réflexion et la communion avec ce
qui nous entoure. Le même sentiment que j’ai découvert sur le chemin de
Compostelle.
Une bédé,
comme il nous en faudrait plus, qui apaise. Une pause essentielle dans notre
vie complètement folle.
Virgile
Dureuil d’après le récit de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie.
Casterman
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