L’art du suspense
N’étant pas un habitué des
séries télévisées, c’est d’un œil discret que j’ai écouté deux épisodes du
maintenant très connu Victor Lessard. Considérant que le rythme est haletant,
avec des personnages au caractère bien trempé et des intrigues ténus, nous
pouvons aisément comprendre que plus de 4 millions de personnes soient devenues
« accrocs » à ce polar bien montréalais. Derrière la série Victor
Lessard se cache un ancien avocat devenu écrivain/scénariste : Martin
Michaud. Avec ce troisième volet ou notre héros, Victor se fait passablement
malmener, le lecteur et la lectrice seront quittes pour quelques bonnes frayeurs,
soutenues par une histoire complexe aux ramifications inquiétantes.
La
mémoire du père
Si tout commence par l’assassinat
d’un journaliste à distance, Ghetto X nous fait redécouvrir un Victor Lessard beaucoup
plus sensible, avec en toile de fond, la vie tumultueuse de son père. Ayant démissionné
des crimes majeurs, il accepte pourtant de donner un coup de pouce à sa vénérable
complice Jacinthe Taillon, toujours aussi « mal engueulée ».
Mais voilà qu’en essayant de fouiller dans la mémoire de son père et le geste inacceptable
qu’il a commis, on ne vous dira pas tout quand même, il se retrouve pris dans
une fusillade. Digne des scènes du film Le parrain, Victor doit sa survie à un
vieux complice, tandis que son amie de cœur est aux soins intensifs. Poussant l’intrigue
encore plus loin, le romancier fait naître un groupe d’extrême droite, des souvenirs
d’Afghanistan, un tireur d’élite dont les motivations sont floues, sans oublier,
un projet tout canadien des années 50 qui nous ramènent aux belles heures
de la guerre froide. Dans tous les sens du terme, Ghetto X est un thriller plus
que solide, intelligent et haletant avec des personnages particulièrement attachants.
Nous appellerons cela, une grande réussite !
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