Sapiens, le défi de la civilisation.

 

                                                                


Par Robert Laplante

Il y a des bandes dessinées qui, pour toutes sortes de raisons, ont changé ma vie. Sapiens une brève histoire de l’humanité, l’adaptation de l’excellente étude historique de Yuval Noah Harari, signée David Vandermeulen et Daniel Casanave en fait partie. Je l’ai tellement aimée qu’elle a fait partie de mes 10 bandes dessinées préférées de 2020.

Ce que j’appréciais beaucoup dans Sapiens c’était oui l’intelligence des propos d’Harari, mais aussi sa vulgarisation scientifique remarquable. L’historien réussissait à me faire comprendre simplement des notions qui, dans la bouche d’un autre, auraient été plus difficiles à transmettre.


                                         


Il faut dire que pour son adaptation, l’historien peut compter sur le travail exceptionnel de David Vandermeulen et Daniel Casanave, deux bédéistes aguerris, rompus dans l’art de la description graphique et scénaristique. Avec enthousiasme et brio, le duo a su mettre toute la richesse de sa palette narrative au service d’Harari.


                                            


J’attendais donc avec impatience le second tome. Avec empressement oui, mais aussi avec une certaine crainte. Est-ce qu’il allait être aussi passionnant que le précédent? Est-ce qu’il allait également me surprendre que le tome 1? Est-ce que ses stratégies de vulgarisation allaient être autant efficaces que celles utilisées dans le premier opus?

Je dois bien avouer que mes appréhensions n’étaient pas fondées. Au contraire! Non seulement j’ai retrouvé dans ce récent Sapiens les mêmes qualités que celles du premier, mais en plus il m’a déstabilisé en me proposant des hypothèses qui ont remis en question mes certitudes. Et ça c’est plutôt cool.


                                 


Dans ce nouveau tome, les auteurs s’intéressent à la révolution agricole, à la domestication du blé, à la naissance des civilisations et à l’évolution des grands récits qui nous unissent et qui transforment constamment pour garder leur pertinence.

Encore une fois Vandermeulen et Casanave traduisent avec succès les idées de l’historien en y ajoutant une dimension humoristique, un peu «cartoonesque» et quelques clins d’œil aussi hilarants que réussis comme cette visite dans une bureaucratie «kafkaesque», froide et impersonnelle qui n’est pas sans rappeler la fameuse maison des fous des 12 travaux d’Astérix.

Sapiens est une bande dessinée intelligente. brillante par ses propos, par la richesse de sa narration et par sa vulgarisation. Jamais je n’ai eu l’impression qu’ils me prenaient pour un analphabète, qu’ils devaient me prendre par la main ou qu’ils tournaient les coins ronds pour que je puisse les saisir. Grâce à elle j’ai la certitude que j’ai peut-être compris quelque chose dans l’évolution des sociétés humaines.


                               


Bref non seulement je me sens moins idiot depuis que je l’ai lu, mais en plus je sais déjà que le second tome va, lui aussi, bouleverser ma vie.

Yuval Noah Harari, David Vermeulen, Daniel Casanave, Sapiens une brève histoire de l’humanité, deuxième partie, les piliers de la civilisation, Albin Michel.

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