Raconter la terre, décrire la mer

 

                                                                         

Jules Verne

Voyages dans les mondes connus et inconnus

La méditerranée

Collection Bouquins

1010 p

Depuis sa fondation ou presque, j’accumule amoureusement la collection Bouquins. Crée, par Guy Schoeller, elle faisait contrepoids à des éditions massives et coûteuses, tout en ayant le même souci de qualité avec des préfaces qui valaient à elle seule, leur pesant d’or. IL suffit de relire les introductions éclairantes du regretté Francis Lacassin (romans policiers, fantastiques ou simplement romans d’aventures). Mais plus encore, d’importants essais vinrent se glisser comme les deux tomes du journaliste Yves Courrière sur La guerre d’Algérie, les mémoires de Raymond Aron ou l’incontournable Guerre de Sécession de l’historien américain James Mc Pherson.

Avoir le goût du risque, c’est aussi nous faire redécouvrir Jules Verne. Pas de 20 000 lieux sous les mers, mais plutôt Verne à la conquête de certains paradis perdus comme l’Afrique et la Méditerranée.

Ami des géographes, le globe fut son terrain de jeu et il s’y employa jusqu’à son dernier souffle. En 1000 pages, avec deux introductions, une fois de plus éclairantes, Jules Verne vous émerveillera. Loin du style ampoulé de certains écrivains de son temps qui étaient payés à ligner, l’auteur préfère l’action avec ce sens inné de l’aventure comme il se doit. Encore «vierge», cette Méditerranée, carrefour de commerces et de trafics en tous genres, met en scène plusieurs époques. Si le destin de Mathias Sandorf reste le plus maîtrisé, que dire des rêves de l’architecte Roudaire qui voulait inonder le Sahara ou l’épopée sanglante des Grecs et Français contre les Turcs dans L’archipel de feu. Le burlesque s’invite presque dans ce périple quand des singes Monos souhaitent conquérir Gil Braltar, nul autre que l’île en question

Pour passer l’hiver au chaud à songer d’aventures et parfois de contrées oubliées.