La fureur de vivre

 

                                                        


La sorcière de Lune

de Marlon James

Albin Michel

650 p

Ce second livre de l’écrivain américain d’origine afro-américaine Marlon James est presque impossible à classer. Il s’agit d’une fusion entre la fantasy sombre et l’ethnographie, où des dieux, des demi-dieux, des princesses, des monstres issus de nos mythes et de récits ancestraux se rencontrent. Deux mois de lecture entrecoupée, et un retour sur : Léopard Noir, Loup rouge (2022)

                                               


 pour s’assurer qu’il y avait une continuité. Dans le premier tome, nous suivions la trace de Pisteur, un être à l’odorat exceptionnel, rompu à tous les combats et qui explorait en partie son continent fantastique. Avec Sogolon, place à une jeune fille, maltraitée par ses frères, qui s’enfuira de chez elle avant de devenir servante pour un roi. Ne cherchez pas de références, puisqu’elles sont presque inexistantes. Le monde de Marlon James m’a rappelé certaines études de Claude Levis-Strauss, ainsi que l’aventurier Henry de Mofreid, avec des effluves « steampunk ». Il faut faire preuve de patience pour comprendre le goût de l’Imaginaire. Le parcours de Sogolon sera marqué par la ruse et la force, ce qui en fera une femme puissante, redoutée de tous, et particulièrement des guerriers.

Sogolon n’est pas une femme fatale. Pendant 177 ans, dans cette Afrique sublimée, nous côtoyons des mythes, des contes et des légendes qui nous sont peu familiers.

Ce conte que tout un chacun devrait lire est esthétiquement bien écrit. L’auteur nous guide de manière experte, nous permettant de nous immerger progressivement dans un univers qui oscille entre la violence et la brutalité. Ce pavé évoque une beauté incendiaire , une expérience littéraire comme auquel, nous sommes peu confrontés.

Imprégnée, voire teintée d’un aspect visionnaire sur l’évolution des empires et des êtres humains, La Sorcière de Lune constitue une œuvre littéraire captivante. Heureusement, un éditeur a accepté de publier cette histoire en ces temps troublés pour les arts.

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