Les ennemis d’hier
La débâcle
de Ian Manook
Paulsen
420 p
L’été est enfin arrivé avec ses rayons de soleil éclatants, ce qui peut sembler étrange pour se plonger dans la taïga. Et pourtant. Ian Manook, connu pour son inspecteur au nom imprononçable égaré en Mongolie, ou Roy Braverman, son pendant américain dur à cuir, reste un voyageur infatigable.
Je découvre avec beaucoup de bonheur cette collection de romans policiers chez la petite maison d’édition Paulsen. Je suis convaincu de combler rapidement mon retard en matière de lecture, mais, d’ici là, je vous suggère fortement de lire « La Débâcle ».
En 1991, l’Union soviétique, dirigée par Boris Eltsine, vit son empire s’effondrer avec la disparition du parti communiste. Les rémunérations, les retraites et autres avantages disparaissent progressivement, ce qui entraîne un chaos généralisé. La corruption, ainsi que la dépravation, augmentent considérablement pour compenser ces pertes.
Se profilent aussi de sombres vengeances, des règlements de compte entre petits potentats du KGB qui veut effacer une trahison de jeunesse. Ainsi, Piotr, ancien de la maison, doit éliminer un dissident du Goulag perdu en pleine taïga. C’est un roman dur, qui nous fait sortir de notre quotidien, même si on connaît bien ces régions grâce aux avancées de la technologie.
Avec une petite équipe, dont une « amazone » aux nerfs d’acier, qui connaît bien les coutumes de ces terres difficiles, il partira à la chasse, sans trop savoir ce qui l’attend. Une marche qui sera loin d’être une promenade de santé au cœur de ces forêts impénétrables. Ce roman est remarquable par sa tension et son introspection. Il évoque parfois Fenimore Cooper ou les longues chevauchées de western à la John Ford. Puissant, parfois spirituel, « La Débâcle » est une des plus belles surprises de la saison littéraire.
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