Astérix au pays du Fado

 

                                                                   


Astérix en Lusitanie

Texte Fabcaro

Dessins de Didier Conrad

D’après l’oeuvre de R. Goscinny et A.Uderzo

Hachette

2025

Depuis ma plus tendre enfance, Astérix et Obélix ont marqué mon existence. Né trois ans après sa première parution dans le journal Pilote, c’est ma mère qui se chargeait d’apporter le précieux cadeau à la maison. Une madeleine de Proust, certes, même si, gamin, les jeux de mots m’échappaient pour la plupart. C’est bien plus tard dans sa vie que le demi adulte a découvert les subtilités et les conséquences des événements, tels que ceux décrits dans le Tour de Gaule, Astérix en Hispanie (immense !), Astérix en Corse et Le Domaine des Dieux, sans oublier Astérix et Cléopâtre, qui a connu un renouveau grâce à la chanson du Poudding à l’arsenic. Malgré le décès des deux créateurs, la fidélité est toujours restée intacte et ce voyage en Lusitanie (Le Portugal) est de la plus belle eau. Offrant quelques retours en arrière avec la venue d’Épidemaïs (le voyageur phénicien), et Boulquiès, qui apparut dans Le domaine des dieux, vient donc demander de l’aide à nos deux héros.

                                      


Un voyage sans risque est assurément impossible, puisqu’un malotru, Pirespes (fils et petit-fils d’un traître), a réussi à faire condamner Mavubès, un producteur de garum (sauce de poisson), et, pis encore, à l’accuser d’avoir voulu empoisonner César. Il faut donc sauver non pas le soldat Ryan, mais l’ami sincère de Boulquiès. L’issue reste incertaine, mais l’atmosphère est empreinte de douceur et de mélancolie, comme le fado portugais. 

                                                    


Le plat principal est une morue salée, rappelant un peu le sanglier à la menthe (dans « Asterix chez les Bretons »), tandis que le gouverneur Pluvalus évoque celui découvert dans « Voyage chez les Hélveltes ». Le trait de Conrad est indissociable de celui des créateurs, tandis que Fabcaro s’amuse ferme avec des clins d’œil à notre époque. Des régimes de retraite en passant par des dépenses fastueuses, la conquête romaine, Viriate, Vercingétorix portugais, ou encore le vin portugais, sans oublier la chasse au « petit anxieux » et au « gros nonchalant », qui est ouverte. 

                                        


C’est un voyage olfactif, joyeux, pour les grands et les petits. C’était la devise d’Uderzo et de Goscinny.

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