Grizzli : Il faut sauver fifille

                                                         


Le Grizzli

Une haleine de cadavre

Scénario : Matz

Dessins et couleurs : Fred Simon

Dargaud

54 p


Bienvenue dans le polar des années 1950 avec la deuxième aventure du Grizzly, un personnage hybride entre Lino Ventura

                                           


et Roger Tessier, l’un des gorilles du Général. Le duo Taz/Simon s’inscrit dans la tradition d’Albert Simon, Michel Audiard et Leo Mallet, entre autres, ce qui a contribué au succès de la Série noire. C’est non seulement réussi, mais aussi particulièrement habile. Si vous ne le savez pas encore, Grizzly s’adonne à la vente de voitures, mais ce n’est qu’une façade. Avec son acolyte Toine, il fréquente l’élite du milieu criminel, allant du sel au demi-sel, sans oublier ces dames qui se prêtent volontiers aux avances des passants. Dans cette version de Paris où vous verrez des Facel Vega, des Panhard et des Renault, ainsi qu’un décor des années 1950 magnifiquement reconstitué (je pense aux automobiles de Loustal ainsi qu’à Tardi), Grizzli et son copain Toine assistent à la mise en terre d’Eugène, dit Gégé, un malfrat au lourd passé. 

                                                


Peu de temps après, Bubu, spécialiste des champs de courses et des aventures truquées, fait justement appel à notre tandem pour retrouver sa fille disparue. 

                                        


Nous découvrirons qu’elle a été enlevée par une bande rivale. L’argot est au rendez-vous, avec un glossaire à la fin de l’histoire. Bubu, qui a l’habitude des situations difficiles, « ne sait pas trop comment casser la nouvelle ». 

                                                          


Dans ce Paris interlope où tout se monnaye et plus encore, les jeunes femmes se vendent comme du bétail. Alors que Bubu est un ami cher, Grizzli et son compagnon partent à la chasse aux proxénètes des banlieues et des demi-portions.

Atmosphère, Atmosphère, quand elle nous tient ! Une fois de plus, Matz et Simon n’ont pas faibli. Les illustrations sont détaillées, capturant un Paris disparu. Quant à l’histoire, elle évoque autant la gouaille de Michel Audiard que le Cave se rebiffe avec Jean Gabin.

                                    



C’est vraiment délicieux et cela s’inscrit dans la lignée d’un excellent polar classique.

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