Survivre après tout!

 

                                                             


Adieu Kolyma

par Antoine Sénanque

Grasset

390 p

« Adieu Kolyma » est un roman captivant qui mélange l’histoire, l’aventure et une histoire d’amour profonde. Il est l’un des plus beaux récits de cette rentrée littéraire. On ne peut oublier les camps de concentration imaginés par l’esprit pervers d’Adolf Hitler, qui considérait les Juifs comme des animaux nuisibles, ainsi que les résistants, les homosexuels et les opposants politiques. Pourtant, dans ce monde corrompu, nous avons tendance à négliger la Kolyma. Un camp de concentration gigantesque, dissimulé dans les régions arctiques les plus reculées, qui a abrité près de 900 000 détenus, dont plus de 300 000 ont perdu la vie dans des conditions atroces. On y trouvait des prisonniers politiques, principalement des dissidents au régime stalinien, des officiers de l’armée, des petits paysans, en bref, tout ce qui pouvait constituer une menace pour le statu quo. Il est impératif de se replonger dans les écrits de Soljenitsyne, notamment dans les mémoires de Varlam Chalamov (Récits de La Kolyma), et d’explorer l’aspect politique de La Machine et les Rouages de Michel Heller.

En 1956, le gouvernement soviétique, dirigé par Kroutchev, ne peut supporter la rébellion du « peuple mécontent ». Les blindés ont écrasé les dernières bribes de résistance. À côté de Varlam, un vieux cordonnier bolchevique, se trouve l’énigmatique Sylla Bach. C’est une femme qui ne peut pas oublier son passé, surtout les années qu’elle a vécues à la Kolyma, parmi des gangs dont elle fut le bras armé. Surnommée « la tueuse de chiennes », elle régnait en maître sur les délateurs, les partisans du régime et les anciens du NKVD.

Depuis sa libération, le monde a changé, mais la vengeance est proche. Les frères Vardas, qui se détestent profondément depuis qu’ils se sont lancés dans le trafic d’or, et Sylla semblent être sous son emprise.

L’histoire captivante se déroule dans un univers quasi apocalyptique où chacun cherche ses repères. Depuis la disparition du despote, chacun aspire à la liberté. Mais combien de désillusions attendent-elles ?

Sylla, qui connaît les secrets de la Kolyma, sait qu’elle ne peut pas fuir son passé. Les délinquants ont maintenant le dessus dans la rue. La chasse est donc, en quelque sorte, commencée. C’est une période sombre qui ne doit pas être négligée. Quel roman !

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