Il rêvait du ciel
D’ouest en ouest
Scénario de Nicolas F. Paquin
Dessins de Donald-Yvan Jacques
Bande dessinée
Éditions Mains Libres
162 p
Je t’écrirai encore
par Nicolas F. Paquin
Éditions Mains Libres
210 p
Aujourd’hui, le 11 novembre, jour de commémoration, il est de notre devoir de garder à l’esprit avec émotion tous ces jeunes soldats, hommes et femmes, qui ont pris part aux conflits meurtriers du XXe siècle. Tous les poilus de la Première Guerre mondiale sont désormais partis, ne laissant derrière eux qu’une poignée de vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Au Québec, où notre mémoire est notoirement flottante, qui se souvient encore de Léo Major, un héros acclamé en Europe,
qui a libéré une ville, tout comme les membres du régiment de La Chaudière, sans oublier la tragédie du débarquement de Dieppe ? Ces soldats en ont fait les frais. Que dire de Buzz Beurling,
l’enfant de Verdun, l’un des plus grands héros de la bataille de Malte, avec ses 33 victoires aériennes ?
Stéphane Despatie, fondateur des Éditions Mains libres, a fait preuve d’un bon flair en publiant cette bande dessinée historique inspirée de la correspondance du jeune Montréalais Ross Eveleigh Johnson. Ce dernier s’engagea volontairement dans l’aviation. Avait-il l’esprit guerrier ? Nous ne le pensons pas, Il rêvait seulement de voler, de donner un sens à sa vie, même si elle devait être écourtée, puisqu’il mourut en 1944, mais pas au combat aérien.. Un récit captivant, celui du quotidien partagé avec les camarades, de longues missions de surveillance et, finalement, l’arrivée en Angleterre, d’abord avec les Hurricanes, puis avec le chasseur Typhoon
pour soutenir les troupes au sol. Cet avion redoutable, aussi dangereux pour l’ennemi que pour les pilotes, fut une véritable machine de guerre, selon les mots de Pierre Clostermann dans Le Grand cirque, puisqu’il possédait « la puissance de feu d’un croiseur ». Entremêlant l’appel du feu, la perte d’un camarade en plein ciel ainsi que la vie quotidienne, cette bande dessinée est émouvante, ponctuée, malgré la tournure tragique des événements, d’une aura de poésie et parfois de bonheur. La couverture, avec ce jeune garçon qui rêve des cieux, éclaire à merveille le récit. Ce dernier porte sur la mémoire, illustrée de photos de famille et de notre débutant pilote.
Comme les deux auteurs seront au Salon du livre de Montréal, allez les encourager !
Nous vous suggérons vivement de découvrir « Je t’écrirai encore » de l’écrivain historien Nicolas F. Paquin. Ce roman qui fleure bon le bonheur d’occasion met en scène deux frères. L’un s’engage dans l’armée pour fuir l’étouffante emprise familiale et l’ennui, tandis que l’autre s’adonne au crime. Malgré l’opposition, ils vont s’écrire. Le premier essaiera tant bien que mal de cultiver son petit frère, qui, lui aussi, cherche à donner une signification à sa propre existence, aussi tragique soit-elle. Ce texte puissant nous plonge dans le Québec des années 40 et met en lumière tout un pan de la mémoire collective ainsi que celle de modestes communautés. Je le recommande à tous les adolescents. Il suscite évidemment la réflexion, mais dans le bon sens du terme.




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