Et jeune esclave, il deviendra chef des Montagnais



En ce long congé de la St-Jean, voici un roman qui fleure bon le bas du fleuve avec une histoire qui sort de l’ordinaire. Jeune auteur, mais homme d’expérience, Yvan Asselin fut directeur général de la radio de Radio-Canada, avant d’aller travailler sous d’autres contrées, soit l’Afrique et plus particulièrement le Congo. Loin des yeux, loin du cœur dit le proverbe, mais dans son cas, il a imaginé un roman touchant et presque crédible sur les rives de Tadoussac, en passant par le petit village de St-Irénée. Aux producteurs télé qui seraient en manque d’idées, Le léopard n’aime pas les maladroits, contient tous les germes d’une série télévisée ou téléroman, avec juste ce qu’il faut d’imaginaire pour séduire un large auditoire.
De Rouen à Tadoussac
En 1885, dans la ville Portuaire de Rouen, Irénée Beaumarchais décide d’aller tenter sa chance, avec d’autres compagnons sur les rives du Saint-Laurent. Depuis l’époque de Jacques Cartier, les temps sont sans contredit meilleurs et le chemin bien connut des navigateurs. Si l’esclavage est en partie chose du passé, son père lui donne comme «  monnaie d’échange  » avec les amérindiens, un jeune africain de 14 ans qui se révélera être un guérisseur. C’est avec beaucoup de tendresse que le romancier va tisser des liens entre le capitaine et ce jeune enfant déraciné de son pays d’origine. Au fil des pages, nous suivons la traversée, puis l’établissement de ces nouveaux colons. Offert en cadeau à la tribu des Montagnais, le fils Mbuyi découvrira que cette vie de clan lui sied à merveille, puis il épousera une Montagnaise. En plus de sa notoriété de guérisseur, et non pas de «  rebouteux   », il deviendra chef de la tribu. Avec ce léopard, nous parlons ici du bandeau distinctif, l’histoire évoluera avec femmes et enfant, dont le petit Victor qui suivra les traces de son grand –père jusqu’au Congo. À travers tous ces personnages, qu’ils soient sympathiques où non, Yvan Asselin livre un brillant plaidoyer sur la différence et la culture des uns et des autres qui se sont conjuguent dans l’action et dans les faits. En ces périodes où l’immigration est le sujet de l’heure, ce petit roman est un baume pour l’esprit .

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Les bandes dessinées de l’année 2023

Du grand Ken Follett

Les coups de coeur de l’année 2023