Les mystères de Barcelone
Comme l’été n’est pas
encore fini et avant que nos ondes soient « infestées » de promesses
et parfois injures électorales, faites confiance à l’auteur espagnol Carlos
Ruiz Lafon pour vous évader. Aussi
magique que des précédents romans qui sont en fait un cycle, Le labyrinthe des
esprits, plus de 650 pages au compteur, est une sombre et merveilleuse épopée.
Un peu comme les photos de Robert Capa pendant la guerre d’Espagne, nous
imaginons, redoutons le pire au cœur des années de plomb franquiste, avec son
lot de héros, de manipulateurs, de bourreaux, sans oublier l’amour des livres. Si
vous n’avez jamais lu cet auteur, dont le maître à penser serait Alexandre
Dumas, avec un soupçon de Paul Féval et d’Eugène Sue (les mystères de Paris), vous
pouvez aisément commencer par la fin de cycle. Avec les premiers bombardements sur Barcelone en
1938 pour "casser" les républicains opposés au franquisme naissant,
nous découvrons l’héroïne de cette aventure, la jeune Alicia Gris, sauvée in extrémis
par un inconnu. Malgré de lourdes séquelles, et un passé bien mystérieux, elle
deviendra un agent policier de l’ombre, pour une organisation para militaire, spécialisé
dans le « ni-vu ni connu ». Elle se voit confier l’affaire d’un influent ministre
qui semble s’être volatilisée. Comme aide de camp, nous allons croiser Vargas,
policier mis sur la touche pour qui le franquisme est synonyme de déshonneur. Au
fil des pages et un peu comme la figurine de la poupée russe, la galerie de personnages
s’étoffera, avec, en toile de fond, l’Espagne des années de plomb et la mystérieuse
Barcelone. Des anciennes librairies, en passant par les familles de libraires
aux amis vivants et disparus, Carlos Ruiz Lafon revisite le cœur et l’âme des Madrilènes,
qui après des années de guerre fratricide, vont connaître les contrecoups d’une
politiqué mensongère et propagandiste. Plus encore, cette saga est un
merveilleux hommage aux livres et à tout le bien qu’ils peuvent nous apporter.
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