Fin de partie pour un flic hors norme
Oh que nous l’attendions
cette troisième et probablement dernière aventure de l’inspecteur Léon Sadorski.
Attention, ce roman policier aux faits historiques plus que vrais, vous
fera frémir, rager, sans pouvoir vous arrêter, de tourner les pages. Il faut
dire que Romain Slocombe n’a pas choisi une période facile (l’occupation de la France
pendant la Seconde Guerre mondiale) ni fabriquer un personnage des plus
sympathiques. Pour les uns, il est le pire des salauds et pour d’autres, le meilleur
des enquêteurs. À la mi- quarantaine, Léon Sadorski est inspecteur responsable
du « rayon juif ». Une des multiples ramifications naît de la collaboration
entre l’état français et l’occupant nazi. Faisant son travail avec zèle, s’enrichissant
un peu au passage, Sadorski est un teigneux qui croit en la révolution du maréchal
Pétain. Comme toute médaille à un revers, il sait que le jour ou le vent va tourner,
sa tête sera mise en prix. Avec Sadorski et l’ange du péché, nous pouvons
conclure que le romancier tire un trait sur son « héros ». Entre le
dépôt de Drancy qui va envoyer des juifs et opposants au régime dans les camps
de concentration, un trafic de métal qui peut rapporter et une starlette de cinéma
qui lui fera tourner la tête, Sadorski va plonger. Pour sauver ce qui lui reste
de dignité, il assassinera deux personnes, dont un officier allemand, bourreaux,
psychopathe sur le front de l’Est. Tout est remarquable dans cette saga qui
dépasse allègrement les 600 pages. Au travail historique, le romancier conjugue
la noirceur des personnages, la mince frontière entre le bien et le mal dans
une période qu’il est difficile d’oublier. Si certains passages vous font «
dresser le poil », ils sont parfois trop véridiques . Comme le disait si bien le " pape du polar" Norbert Spehner: " C'est un polar atypique". Brillant, vicieux, c'est du grand art !
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