Jean –Jacques Pelletier ou la haine ordinaire
Selon un vieux proverbe,
quand tu craches en l’air, cela finit par te retomber dessus. En 2014, l’auteur
à succès Jean-Jacques Pelletier écrivit une nouvelle de 40 pages pour la revue
Alibis. Prenant pour thème le phénomène des radios-poubelles, et de ses
animateurs qui « vargent » sur les BS, les fonctionnaires, bref ceux
et celles qui semblent vivre dans une cage dorée, hors du « vrai monde ».
Quatorze ans après cette première semonce, l’ami Jean-Jacques Pelletier reprend
son bâton de pèlerin sous la forme d’un roman à trame policière.
Radio-Vérité ?
Pour la cause, il a
déplacé son sujet de Québec à Montréal, mais fondamentalement, rien n’a changé.
Tous les matins, Sébastien cabot, l’animateur vedette de Radio-V, " tire" tout ce qui bouge. Si cela n’était que des petites dénonciations quotidiennes,
mais non ! Son discours populiste, teinté
de haine de mépris touche autant la classe politique que les manifestants et
les « mangeux de beignes ». Comme l’argent coule à flots dans les
caisses de la chaîne, les patrons, le laissent faire, malgré les raccourcir
idéologiques, les mensonges montés en épingle, et avouons-le une vision simplificatrice
du monde contemporain. Excédé par les agissements du rustre personnage, le Front
de libération des victimes décide d’enlever l’animateur. Pour s’y retrouver
dans cette jungle peu odorante, le brave inspecteur Gonzague Théberge, héros
récurrent, va se surpasser grâce à un génie informatique. Plus qu’un roman
policier jouissif, Radio-Vérité pose beaucoup de questions sur les médias sociaux,
les fausses nouvelles, l’information non vérifiée et prise pour une vérité
criante. Les vingt pages qui sont adressées au lecteur en fin de roman donnent
de quoi réfléchir sur la notion de « violence confortable ». Un vrai
bijou que nous classerons parmi les belles surprises littéraires.
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