Douceurs du Portugal et souvenirs d’une autre vie


                                 

Parfois, il faut regarder du côté des petites maisons d’édition pour découvrir des trésors. Aussi beau que le fît Raymond Chandler avec sa Californie natale, l’auteur portugais Francisco José Viegas manie aussi bien la poésie que l’art du suspense avec La mer à Casablanca ( Mirobole éditions). N’ayant jamais mis les pieds au royaume du porto, je me suis pris à voyager avec douceur au gré de cette énigme qui a de forts relents politiques. Au fil des pages aussi ensoleillées qu’un bord de mer, vous allez faire connaissance avec Jaime Ramos, policier atypique , amoureux de sa ville et des livres . Partagé. Entre son équipe qu’il considère presque comme des enfants et sa maîtresse qui lui apporte un certain «  réconfort  », il enquête au gré de saisons.
Un automne troublant.
Dans un quartier huppé ou nichent les grands hôtels, un journaliste économique est assassiné, puis un attaché économique congolais. Comme tout le monde marche sur des œufs, notre bon inspecteur va tout doucement tendre ses filets. Parfois nous retrouvons la finesse d’Hercule Poirot mâtiné d’un brin de Maigret. Si l’action violente a de quoi surprendre en un lieu si huppé, c’est plutôt le mobile qui turlupine . Et le passé colonial du Portugal commence à poindre. Trente ans passés, la Guinée –Bissau, ancienne colonie fut l’objet de multiples trafics et  l’inspecteur Jaime Ramos voit de dangereuses ombres se profiler. Roman doux –amer qui s’éloigne des simples codes du roman policier, cette virée en bord de mer suinte un peu la nostalgie avec tout ce que cela implique de beautés passées et présentes.  Quand la prose et la poésie viennent au secours des drames humains.

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