Histoires effrayantes ; le livre de toutes les peurs.
Robert
Laplante
Nous étions
six. Six jeunes gamins seuls dans l’immense forêt obscure. Six gamins campant
dans cette forêt, accueillante le jour, terrifiante la nuit. 6 gamins, autour
du feu de camp, qui sursautaient à chaque bruissement de feuilles, à chaque
coup vent, à chaque craquement de branches. 6 gamins qui par fanfaronnade,
bravade ou couardise se racontaient d’angoissantes histoires à faire peur. 6
gamins terrifiés qui jouaient à celui qui était le plus courageux. Connaissez-vous
l’histoire de Milton Morley ? Il était patient de l’asile psychiatrique, situé
à la sortie de la forêt. Milton Morley avait découpé sa femme en morceaux. Un
jour, un infirmier est entré dans sa chambre. Elle était vide et la fenêtre
ouverte. Où était Milton Morley ?
On a tous
vécu ces fameuses soirées où on s’amusait à se faire peur où on se racontait des
légendes urbaines dont certaines sortaient de notre imagination.
On en a tous
vécu comme l’ont vécu des millions d’autres humains depuis des millénaires. Les
spécialistes pensent même que cette activité remonte au temps de Neandertal qui
lui aussi aimait bien le soir, au coin du feu, se faire peur. Comme si en se
racontant ces histoires terrifiantes, ils pouvaient apprivoiser ses peurs.
En Amérique
cette tradition existe depuis toujours et ses légendes urbaines sont toujours
aussi présentes dans nos vies. Alvin Schwartz, en fait une démonstration
éclatante dans Histoires effrayantes, à raconter dans le noir dont
certaines viennent d’être transposées au grand écran par André Ovredal.
Véritable bouquin
culte aux États-Unis, que presque tous les écoliers américains ont lu, Histoires
effrayantes à raconter dans le noir est un bouquin réjouissant. Et bien
qu’il s’adresse à de jeunes ados, il faut avouer que les adultes y trouveront
leur compte en acceptant bien sûr que la forme puisse être à l’occasion
déstabilisante, voire un peu enfantine, que les conclusions soient abruptes,
que les explications rationnelles plutôt minces et que la psychologie des
personnages inexistante. Mais n’est-ce pas l’apanage des histoires qu’on se
raconte autour du feu de camp ou le soir de l’Halloween ?
À travers
les courts récits, les chansons, les comptines qui composent le bouquin,
Schwartz recensent les versions les plus évocatrices de ces légendes urbaines
centenaires. Immanquablement, on y retrouve le parfum des fameuses bandes
dessinées Tales from the Crypt des films comme Légendes urbaines
ou encore à des séries télé Chair de poule.
Recueil de
contes qui me rappelle mon adolescence nourrie à ces anthologies, Histoire
effrayantes à raconter dans le noir m’a beaucoup amusé, particulièrement la
contextualisation des contes. Même si je doute de la pertinence de certains
choix.
Maintenant
je sais quelle histoire racontée quand je serais de nouveau en camping, autour
du feu par une nuit noire comme l’encre.
Et pour
Milton Morley, on raconte qu’il n’a jamais été retrouvé. Mais le lendemain de
sa fuite, la police a découvert, parait-il, les cadavres de 6 gamins égorgés
dans la forêt…
Alvin
Schwartz, Histoires effrayantes à raconter dans le noir. Castelmore.
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