humour et délire
Robert Laplante
Raowl est un
monstre. Un véritable monstre. Laid. Immense. À la mauvaise haleine, à
l’hygiène corporelle douteuse, et à l’odeur persistante de transpiration. Ce qui
n’est pas tellement vendeur pour un héros dont le travail consiste, en plus
d’exterminer des dragons féroces, à sauver des princesses en détresse moyennant
quelques bisous et avec la langue si possible. Hélas ! les princesses ne sont
plus ce qu’elles étaient. Il ne suffit plus de les sauver pour espérer un
baiser langoureux. Il faut aussi être un prince charmant, avoir les cheveux
blonds, être élégant, raffiné et être intelligent. La totale quoi ! Pas tout à
fait, puisque le monstrueux fléau qui occis des dragons est aussi victime d’une
malédiction. Et par le plus grand des hasards, elle le transforme sans
avertissement en prince plus que charmant. Un prince plus que charmant certes,
mais imbu de lui-même, hautain, méprisant et d’une suffisance rare.
La
proposition est complètement folle, mais pas autant que cette bande dessinée,
aussi déjantée que drôle et irrévérencieuse. Il y a eu Shrek, Donjon, le
Royaume, il y a maintenant Raowl. Et tout comme les œuvres mentionnées
précédemment, Raowl est une déconstruction totale de l’univers fantastique
médiévale sous l’allure d’une franche rigolade potache.
Avec ses
situations absurdes, ses répliques assassines, ses personnages foldingues et
son univers destroy Tebo propose une bande dessinée irrésistible où tout peut
arriver, sauf ce que prévoit le lecteur.
À mi-chemin
entre l’humour iconoclaste des Monty Pythons et les aventures délirantes de
Zorry Kid de Jaccovitti, Raowl est une bande dessinée rafraichissante,
réjouissante, plein de bonne humeur. Une franche déconnade sans filtre qui
ressemble à l’humour débordant d’imagination que nous pratiquions mes copains
et moi, tous moyennement « reject, » lors de nos années à l’école secondaire.
Comme quoi ne pas être une vedette sportive au secondaire pouvait quand même
avoir des points positifs.
Et, c’est
cet humour champ gauche, totalement hors-norme, mais tellement drôle, celui que
je pratiquais avec mes potes, que j’ai retrouvés tout au long des pages de
cette surprenante bédé. Un véritable feu roulant de gags plus délirants les uns
que les autres qui fait de cette histoire un brin cinglée une belle réussite
qui a ensoleillé les dernières journées de l’été 2019.
Il ne faut
pas passer à côté de ce petit plaisir.
Tebo, Raowl
livre premier La belle et l’Affreux, Dupuis.
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