Ou étiez-vous mon général ?
Un roman coopté à des
faits historiques indéniables, et, vous comprendrez un peu plus ce qui s’est
passé dans la tête du Général de Gaulle pendant les troubles de mai 1968. Sous
la plume du cinéaste et romancier Georges-Marc Benamou, nous assistons au désarroi
d’un grand homme d’État qui se vit rejeté par les ouvriers, les politiciens et
une partie de son état-major politique. En mai 1968, la France est paralysée
par les grèves et des millions de personnes descendent dans les rues. Pendant
ce mois décisif, le pouvoir vacille et Charles de Gaulle, l’homme du 18 juin
1940 part, mais sans quitter le pouvoir. De Baden Baden, jusqu’à l’Irlande, le «
vieux chêne » sans être aux abois se sent terriblement seul, face à un mouvement
qu’il n’a pas su appréhender et qu’il comprend encore moins.
Au cœur de la tempête
Ce que peu d’historiens
ont décrit, Georges –Marc Benamou réussit avec une prose pour le moins
touchante. Juxtaposant des éléments d’actualité avec un retour sur l’histoire,
nous suivons pas à pas et presque heure par heure, un homme épuisé qui hésite
tout en sachant que le pouvoir ne peut être dans la rue. Oh des intrigants, il
y a Foccart, homme de l’ombre qui « rameute » les anciens de l’Algérie
française et du SAC, Georges Pompidou, un peu trop sur de lui, mais qui à
peine à surmonter la déflagration, Massu, l’indomptable, fidèle parmi les
fidèles et Madame de Gaulle. Oui, oui, Tante Yvonne, comme la surnommaient affectueusement
les journalistes, qui épaule son mari de façon splendide. Un superbe roman
historique, objectif avec ses drames et ses faiblesses qui se conclura par un
immense défilé sur les Champs-Élysées.
Mais pour le grand Charles, la page est déjà
tournée, car la confiance d’une nation n’est plus.
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