Suspense au pays des journalistes
Comme l’écrit si bien
la journaliste et écrivaine Sonia Sarfati qui a supervisé cette série de
nouvelles, c’est dans la télésérie Scoop que Rémi Girard alias Lionel Rivard
lançait : « On tue la une ». Par les temps qui courent, entre
les « fausses nouvelles » et
la survie du métier, les dévoués serviteurs/enquêteurs n’ont vraiment pas la
partie facile. Dans ce recueil : On
tue la une, Éditions Druide, qui est aussi un hommage bien mérité à la
profession, vous allez découvrir des signatures sous un autre jour. Plutôt que
de raconter une simple histoire ou un fait vécu, tout un chacun et chacune ont
choisi le format de la nouvelle pour illustrer les affres du métier avec son
lot de pièges, de personnages détestables, avec comme point d’appui : un
crime .
Qui sera le prochain ?
Tandis que la jeune
retraitée Michelle Ouimet examine le
triste destin d’un laissé pour compte qui souhaite obtenir une primeur (Le piège), Claudia Larochelle (C’est
dans la queue qu’est le venin) souhaitant
occire sa supérieure, la verra disparaitre tout bêtement, funeste sort d’une vengeance
qui aurait pu tourner bien autrement. Parmi nos favoris, nous retiendrons la
plume cruelle du journaliste, écrivain et présentateur de nouvelles : Michel Jean. Enquêtant sur une sordide
affaire : (Ni Nitcanic Mon enfant),
mettant en cause des enfants, son pauvre journaliste qui veut absolument
débusquer le criminel verra son sujet détourné, au profit d’une affaire qui
fleure bon le sensationnalisme, sans toutefois avoir une portée sociale. Avec
humour, Hugo Meunier (Miss Daisy et son chauffeur) traite
habilement du rôle des escortes et du pauvre journaliste au cœur sensible qui
finira entre les mains de malfrats notoires. Quand un reportage dit culinaire (Isabelle Massé pour Mauvaise nouvelle) se conjugue à une disparition
vieille de trente ans, tout est possible, surtout quand de petits malins
concoctent un faux presque aussi vrai que nature. Florence Meney (Minuit moins
une), qui a bien connu les salles de rédaction égratigne un puissant, tout
en sachant que les conséquences seront funestes. Parfois, le doute subsiste et
son corolaire. Dans un texte touchant (Une
enquête dans la tête), Luc Chartrand ouvre une porte sur la
« folie ordinaire » et
certaines expérimentations qui eurent lieu en sol montréalais au temps de la
guerre froide. Nous conclurons cette délicieuse enquête avec Sonia Sarfati qui prouve qu’une crise intestine peut éviter bien
des soucis.
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