Moi Elton John : Ne tirez pas sur le pianiste.


                                                     
Robert Laplante.

Il y a 49 ans, le 19 décembre plus précisément, Elton John faisait sa première entrée officielle, en 8e position, sur le Billboard 100. Avec Your song 

                                                    
le chanteur britannique commençait son long flirt avec les sommets des différents palmarès musicaux mondiaux. Presque 50 ans après cette entrée fracassante dans notre imaginaire musical, Sir Elton Hercules John a décidé de dresser le bilan de sa carrière prolifique dans une autobiographie sans filtre publiée en français chez Albin Michel.
Sans filtre parce que Sir Elton ne cache rien. Tout y passe, sa vie musicale, ses amours, ses amitiés avec John Lennon, Rod Stewart, Versace, Freddie Mercury, George Michael, Lady Di, ses dépendances avec la cocaïne, l’alcool et le magasinage, son homosexualité, ses relations troubles avec sa mère, son père et ses amants, sa générosité spontanée, son manque d’assurance et son caractère capricieux et irascible. 417 pages où la star se met à nu. 417 pages où les ombres des plus grands musiciens pop de l’histoire s’échappent pour nous rendre visite.

                                


Mais attention, Reginald Kenneth Dwight ne raconte pas tout. Au contraire, il se confie avec retenue et pudeur, sans trop s’étendre sur les détails scabreux de sa vie extravagante et quelques fois luxurieuse. Manifestement il sait nous dire que ce que nous avons besoin de savoir. Comme il sait éviter de tomber dans le voyeurisme facile et malsain. Et pour ceux qui regretteront de ne pas y retrouver le parfum sulfureux de la vie de bâton de chaise qu’on lui a souvent accolé. Il restera toujours les archives des tabloïds britanniques qui, eux, ont toujours tablé sur ses scandales souvent inventés de toutes pièces.

                                     

Avec son écriture dynamique et rythmée, John nous raconte, comme les conteurs de jadis, son histoire. Avec son regard critique et une lucidité désarmante, il propose une biographie d’une grande honnêteté teintée de la réconfortante nostalgie d’une période qui ne reviendra pas.

                                   


Bien que j’ai apprécié le bouquin, il me reste toutefois un regret. Celui de ne pas avoir lu plus d’anecdotes sur son processus de création, son travail en studio et ses collaborations musicales. Tout au plus quelques paragraphes ici et là sur ses sessions en studios et sur sa facilité à composer des mélodies inoubliables. Comme s’il n’y avait rien à dire. À moins que ce ne soit son usage immodéré de la poudre blanche et la dive bouteille qui lui a fait oublier tous ses souvenirs intéressants.

                                     

Mais à part cette omission Moi Elton John est une biographie fascinante. Une fabuleuse incursion dans le séduisant, irrésistible et dangereusement toxique, grand cirque du Rock’n’roll.
Elton John, Moi Elton John, Albin Michel,

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