Rich Hochet: Vivement la quille



                                                              


 Par Robert Laplante

Le 18 mai dernier disparaissait Gilbert Bastelica, batteur des Chaussettes Noires groupe du mythique Eddy Mitchell. Eddy Mitchell, celui qui a tant marqué la jeunesse française des années 60, celle : de Salut les copains 

                                                    

et du Golf-Drouot. Mais il n’y a pas qu’Eddy, Johnny ou Dick Rivers qui sont emblématiques de cette période d’insouciance à la française. Il y a aussi Ric Hochet. Lui aussi a marqué l’imaginaire d’une légion d’amateurs de la bédé franco-belge, et peut-être même de Christophe, de cette époque où tout semblait possible.

                                                             

Reporter/détective, aussi redoutable que séduisant, Ric Hochet continue de résoudre ses enquêtes de papier malgré la mort de  Tibet  et la retraite de Duchâteau , ses deux créateurs . Et comme le faisait le légendaire duo, Hochet continu à démarrer au quart de tour, toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin et à en découdre avec l’injustice, même si ça veut dire s’attaquer à la plus prestigieuse institution de la République française : la conservatrice armée.

Il en dérange du monde le journaliste de la Rafale, et quelquefois ce sont des gens très puissants. Comme ce fonctionnaire de la Commission de censure du 16 juillet 1949 qui décide de faire de sa vie un enfer. Et cet enfer Ric Hochet le vivra dans l’armée française. C’est qu’Hochet avait réussi à échapper à son service militaire obligatoire. Malheureusement par un malencontreux coup du destin l’actualité donnera à ce fonctionnaire un peu trop zélé le prétexte pour l’envoyer jouer le rôle du bidasse. Hélas les emmerdes le suivent toujours… même dans l’armée. Rapidement il mettra au jour une scandaleuse conspiration du silence. Tout en se faisant au passage ici et là quelques ennemis qui manifestement n’aiment ni son caractère un peu fantasque ni sa célébrité.

4e album des nouvelles aventures de Ric Hochet : Tombé pour la France m’a bien fait rigoler. Tout simplement parce que j’y ai retrouvé la même bonhommie naïve, le même enthousiasme bon enfant et le même humour potache qu’on retrouvait dans ses premières aventures. Nous ne sommes pas ici dans un polar à la David Goodis, rien de glauque, aucun parfum de ténèbres délavées par la misère humaine et les destins brisés. Non, ici nous sommes dans une enquête avec humour où les méchants sont méchants, les bons sont bons, ne perdent jamais et encaissent toujours élégamment les coups les plus vicelards et furibonds de leurs adversaires. Tout comme le Lemmy Caution d’Eddie Constantine qui ne perdait jamais ni son sourire ni sa désinvolture dans ses réjouissantes séances de pugilat. Hochet garde toujours sa superbe et sa prestance, même après un coup de détecteur de mine en pleine tronche. IL faut quand même le faire.
Scénarisé par Zidrou ce Ric Hochet à le sympathique fumet de la bande dessinée des « sixties », celle d’avant la révolution Pilote. Mais attention loin d’en faire une parodie à la OSS 117 – les films bien sûr pas les romans - le scénariste modernise avec nuance l’univers du journaliste en ne trahissant jamais ni l’esprit originel de la série, ni la couleur caractéristique de la revue Tintin.
 Si le dessin de Van Liemt me semble moins assuré que dans les autres tomes de la série, il reste que chaque page transpirent le respect et l’amour de Ric Hochet. Jamais ils ne tentent de le dénaturer.
Et c’est tant mieux parce que de temps en temps, ça fait du bien de se replonger dans le temps béni des années yéyé.

                                               

Van Liemt, Zidrou d’après Tibet et Duchâteau, Les nouvelles aventures de Ric Hochet, Tombé pour la France. Le Lombard

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