Au bistrot, il y a les copains et la philo
Tout jeune, sans que cela ne remonte aux calendes grecques, mon oncle Théo m’emmenait au bistrot chez Gaston à Rochefort sur mer. Dans cette vénérable institution se réunissaient les copains, tous anciens prisonniers de guerre qui avec le petit blanc se « tapaient » une partie de carte, non sans discuter des aléas du gouvernement en place (gaulliste puis pompidolien). En ouvrant ce premier volume: Des brèves de comptoir (Robert Laffont/Bouquins) de l’écrivain et « bistrotier » à ses heures Jean-Marie Gourio, un petit vent de nostalgie a soufflé. En un sens, le bistrot
est un microcosme de notre société, un épicentre des petits
bruits du monde qui frappent à la porte de tout un chacun.
Philosophie de comptoir
Quand on ouvre ce premier volume qui couvre les années 1988 à 1994, nous songeons évidemment à Léon –Paul Fargue (Le piéton de Paris), Marcel Aymé, souvenez – vous de Gérard Depardieu
dans Uranus déclamant des vers, aux répliques de Michel Audiard,
puis tout simplement, la vie. Tel un anthropologue du quotidien,
Jean-Marie Gourio est devenu « bistrotier », carnet de notes à la
main puis avec une enregistreuse, modernité oblige, il tira ci et là, de petits
bijoux d’improvisation, parfois aux limites de l’absurde;
Quelques exemples :
« Tous les jours,
elle me voit rentrer bourré et j’oublie chaque fois de l’arroser, c’est pas une
vie pour une plante »
« Tu mets un
petit bout de truffe dans la Seine, ça te la parfume jusqu’à la mer ».
« Ici, le mieux
pour faire de l’audimat, c’est encore payer le coup ! »
« Mozart, bourré,
y fait comme tout le monde, rien. »
« C’est bien
Venise, pour un voyage de noces, en même temps tu peux aller à la pêche ».
« Il en faudrait
des kilos, de muguet, pour rendre les cons heureux »
« Le pastis, c’est les vacances, le Ricard, c’est
le boulot »
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