Le monstre surgit du soleil : Je rêvais d’un autre monde.

                                                                 


 Par Robert Laplante

Personne n’a oublié ses 15 ans. 15 ans, c’est un moment charnière dans la vie. Celui où notre identité se construit. Celui où les événements que nous vivons s’inscrivent de facto dans notre mémoire identitaire. 15 ans, c’est le moment où on devient timidement adulte et qu’on quitte sur la pointe des pieds le monde de l’enfance.

C’est exactement ce que vit Kevin Delevan dans Le molosse surgi du soleil la nouvelle publication de Stephen King. Kevin Delevan, qui habite l’inquiétante Castle Rock, reçoit le jour de son anniversaire un Polaroid Soleil 660. L’appareil photo parfait pour immortaliser les moments importants de cette année significative et qui deviendra avec le temps qui fuit des souvenirs impérissables., Hélas, certaines réminiscences ne devraient pas être photographiées. Surtout quand elles prennent la forme d’un monstrueux Canis Lupus, enragé venu d’un monde parallèle.

Court roman de King : Le molosse avait déjà été publié en 1990 dans le recueil de novellas : Four Past Midnight

                                            


Minuit 2 

                                                             


et Minuit 4 

                                                          


en français. Cette fois-ci Albin Michel a décidé de le ressortir indépendamment de l’anthologie d’origine dans sa collection Wiz. Une collection destinée à un public plus jeune et composée surtout de titres issus des littératures de l’imaginaire. Il n’est donc pas étonnant que Le molosse, un des romans les plus courts de King, y trouve sa place.

J’aime beaucoup les écrits de King même si je reconnais qu’ils sont quelques fois remplis de détails et des descriptions inutiles. Ce qui est moins le cas dans ses dernières publications il est vrai. Le Molosse, quant à lui, se situe dans cette période où il les utilisait un peu trop généreusement. Ce qui finissait par devenir un brin épuisant. Cujo, dont on fait mention dans Le molosse, est pour moi la quintessence de ce défaut littéraire de King. 

Bien que ne faisant que 330 pages, Le molosse aurait pu être plus court si le père de Carrie avait été plus parcimonieux dans ses descriptions et l’évocation des souvenirs de ses personnages. D’autant plus qu’ils n’ajoutent rien à une intrigue aussi serrée que deux doubles expressos bien tassés.

Mais ceci dit, si on oublie le ton légèrement bavard du roman, Le molosse est un Stephen King qui se laisse lire avec plaisir. Il ne fait pas partie de ses meilleurs évidemment, mais j’ai quand même apprécié. Il y a un petit côté « Ray Bradburien » plutôt amusant, un petit parfum " Weird Tales" sympathique et des mélodies « Tales from the crypts  » séduisantes.

Il y a dans cette petite nouvelle, un hommage discret aux auteurs et aux magazines de nouvelles et de bandes dessinées mythiques qui ont fait de lui l’écrivain qu’il est maintenant. Un hommage pas aussi flamboyant que dans Revival, mais un hommage quand même.

Un suspense honnête, mené rondement avec sa part de surprises, dont la présence de Pop Merrill. Un de ses personnages les plus énigmatiques et les plus fascinants, qu’on a pu voir dans la deuxième saison de Castle Rock.

                                                      


Mais à la fois proche et loin de ce que Tim Robbins en a fait.

Une belle lecture de fin d’été.

Stephen King, Le molosse surgi du soleil, Albin Michel.

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