Une fission exemplaire, un travail titanesque

                                                  

                                                     



La bombe 

De et par Denis Rodier, Alcante, Laurent-Frédéric Bollée

Glénat, 465 pages


                                              


Louise Hall

Trinity

Gallimard

Collection du monde entier, 330 p

Par Christophe Rodriguez

Avant que le malin virus frappe notre petit monde, nous attendions avec impatience La bombe, un roman graphique d’un trio animé de la foi du charbonnier. De mois en mois, la voici enfin en sol québécois. Au cœur de cette aventure, nous trouvons notre ami Denis Rodier, dessinateur d’exception, à qui devons quelques superbes planches de Superman ainsi que d’autres aventures. Pour, tous les passionnées d’histoire, les professeurs, étudiants et fous passionnés de bandes dessinées, cette bombe et sans jeux de mots fut un défi. Pendant 5 ans, l’ami Rodier et ses complices travaillèrent sur cette histoire qui raconte la création de la bombe atomique.

                                                        


 Aussi puissant que The Making of The Atomic Bomb du journaliste Richard Rhodes (livre maintes fois récompensé), ce pavé graphique s’adresse un chacun. Au fil des chapitres qui ne sont pas tous linéaires, ce trio de choc nous fait redécouvrir l’atermoiement des scientifiques (Leo Szilard, Robert Oppenheimer, Albert Einstein), le jusqu’au-boutisme du général Leslie Groves, la course à l’eau lourde (composante essentielle), et le sabotage par les équipes norvégiennes des installations allemandes, la folie destructrice des généraux japonais, puis le déroulement militaire ainsi que politique de la Seconde Guerre mondiale qui aboutira à Hiroshima puis Nagasaki. Comme le décrivit si bien le journaliste du figaro, les planches de Denis Rodier sont « radioactives ». Ayant choisi le noir et blanc, tous les sujets imposent la retenue, la sobriété dans le drame et les questionnements.

                                                     


 Avouons-le, cette bande dessinée graphique qui devrait absolument côtoyer les livres d’histoire moderne est une réussite sur toute la ligne. Comme l’histoire est tragique, ce redoutable trio a presque réussi l’impossible.


                                                                   


Itinéraire d’un savant qui doutait

Entrelacements d’idées et faisant appel, aux esprits les plus brillants, la conception de la bombe atomique ne fut pas du tout repos. Pour son deuxième roman, la romancière américaine Louisa Hall a suivi le parcours sinueux de Robert Oppenheimer. Soupçonné par les uns d’avoir livré certains sympathisants communistes au maccarthysme, traite pour les autres (Le FBI l’avait dans sa mire), esprit complexe en proie au doute, Louisa Hall par petites touches essaie de percer le mystère Oppenheimer. À travers des histoires personnelles dont les sources existent en partie, elle livre des témoignages, des réflexions comme celle du jeune journaliste venu réaliser un entretien, le récit de sa secrétaire ou des voisins qui essayèrent de deviner qui fut cet homme discret. Un portait tout en nuance, avec en arrière- plan, les effets d’une bombe qui fit dire à Raymond Aron : «  Paix impossible, guerre improbable ».

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