De Gaulle : Le bel emmerdeur

                                                           


 Par Robert Laplante

Géant du XXe siècle, Charles de Gaulle continue de nous marquer. Personnage indissociable de la Seconde Guerre mondiale et des années d’après-guerre, le général français est toujours autant d’actualité aujourd’hui. Comme s’il était devenu la personnification de la France Immortelle. Celle qui impose sa voix dans le concert des nations. Celle qui refuse de suivre aveuglément les volontés américaines. Manifestement De Gaulle est plus qu’un talentueux militaire, plus qu’un fin politicien, il fut un symbole presque un mythe. Celui d’une France qui ne se rend jamais. C’est la construction de ce De Gaulle légendaire qui est au cœur de son excellente biographie dessinée en trois tomes.


             


                           

Le deuxième tome, qui vient de sortir, se consacre à ses années de guerre. De son exil anglais à son retour triomphant sur sa terre natale, c’est toute cette tumultueuse période qui défile sous nos yeux. Tumultueuse, parce qu’il ne l’a pas eu facile le grand connétable, oh que non ! Il a dû constamment se battre pour se faire entendre et se faire prendre au sérieux.


                                                   


Se battre contre les alliés qui ne lui font pas confiance, qui lui rappellent constamment la collaboration française avec les nazis et qui préfèrent n’importe qui plutôt que lui pour représenter la France. Se battre contre Roosevelt qui veut gérer la France après le débarquement et imposer sa monnaie. Se battre contre les Vichistes opportunistes qui mangent à tous les râteliers et qui lui mettent des bâtons dans les roues. Se battre contre le gouvernement de Pétain qui le considère comme un traitre. Se battre contre les résistants communistes qui ne lui font pas confiance.


                                              


Ombrageux, prompt, colérique, intransigeant, et véritable tête de pioche, le grand Charles réussit quand même à imposer sa vision de la France autant aux alliés, qu’aux Français lambdas et qu’à une résistance- grâce entre autres à Jean Moulin- qui peine à s’unir. De Gaulle et ses forces françaises libres ont su redonner à l’Hexagone le souffle de fierté nécessaire pour qu’elle redevienne cette grande nation.


                                          


J’aime bien ces biographies dessinées que proposent Glénat et Fayard. Et ce deuxième tome sur De Gaulle n’y fait pas exception. En 48 pages Gabella et Regnault, à partir des moments les plus évocateurs de l’époque, construisent un récit passionnant qui se lit d’une traite et qui jamais ne sacrifie les éléments historiques essentiels.

Il nous reste maintenant, qu’à attendre avec impatience le troisième tome, consacré à ses années à la tête de la République française. À l’époque où il aimait tenir tête aux Yankees et qu’il venait proclamer sur le balcon de l’Hôtel de Ville de la plus importante ville francophone d’Amérique du Nord  « Vive le Québec libre. »

Définitivement De Gaulle était comme la France, un véritable empêcheur de tourner en rond.

 

Gabella, Regnault, Malatini. Neau-Dufour, De Gaulle 2e tome, Glénat/Fayard.

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