Quand la nouvelle est un art

                                                                            


Don Winslow

Le prix de la vengeance

Harper Collins/ Noir

537 p

Il est de coutume dans ma famille d’offrir pour la nouvelle année un petit présent, soit les étrennes. Parmi les auteurs dits de romans policiers, Don Winslow occupe presque une place hors-norme. Ce féroce anti –Trump, ancien journaliste à la plume acérée nous a offert avec sa trilogie (Griffe du chien, Cartel et La frontière),

                                                         


une immense fresque sur le trafic de drogue entre les États-Unis et le Mexique, ainsi la cartographie d’un monde réaliste, hautement inflammable. Entre le roman et l’enquête journalistique, ce monument maintenant sous format poche vaut amplement le détour. À la fin du mois de novembre, un autre miracle Winslow est arrivé sous la forme de nouvelles, un genre très difficile, puisqu’il demande concision, tout en offrant au lecteur, une histoire à part entière.

Un singe, un frère et le paradis à Hawaï

Si le fil de la vengeance est ténu, les six novellas inscrites au programme vous feront passer des moments sous haute tension. Entre Donald Westlake, l’ironie et le meilleur de Tarantino, Winslow possède une véritable plume cinématographique, et tout en sautant sauterez allègrement un d’un registre à l’autre, vous conclurez en disant : bravo ! Si le ciel d’Hawaï peut sembler paradisiaque, de sombres trafics viennent entacher la quiétude des lieux. Dans Paradise, les locaux tiennent le haut du pavé et gare à ceux et celles qui essaient d’en tirer profit. Avec Le prix de la vengeance, nous entrons de plain-pied dans le polar d’action, un peu à la manière de Joseph Wanbaugh ou de l’inspecteur Harry. Venger son frère assassiné devient le leitmotiv du policier Jimmy Mc Nab. Oubliant les faux –fuyants et la loi, ce devoir de mémoire donne lieu à une épopée sanglante. L’humour est bien présent avec le délirant Zoo de San Diego, quand un singe vole une arme de service. Comme le regretté Donald Westlake

                                                             


doit sourire ainsi que le légendaire Fredric Bown (Martiens, go home). 

                                      


Comme dernière pour la route : La chevauchée évoque les immigrants qui passent la frontière et le regard tellement triste de la petite Luz qui va finir par hanter Cal, policier à la frontière du Texas. Une nouvelle remarquable faisant écho à la bêtise crasse du grand orange, qui heureusement tirera sa révérence sous peu. En 500 pages, le travail d’un maître qui vous fera réfléchir et sourire bien entendu !

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