Après la mine
Sébastien
Raizer
Les
nuits rouges
Série
noire/ Gallimard
284
p.
En 1979, le plan de
sauvetage de la sidérurgie française dans le bassin lorrain a couté 22 000
emplois. Ce drame pour des familles entières établies depuis des décennies a
convoyé du charbon dans des conditions plus que difficiles, fit place à la rancœur
justifiée, la révolte ainsi que de durs affrontements avec les forces de l’ordre.
Dans le cadre de son roman très « sociétal » pour employer une expression
à la mode, Sébastien Razier nous fait revivre en partie ces évènements à
travers l’histoire de jumeaux que tout sépare. Très près de l’univers Manchette,
Daeninckx ou Jean-François Vilar, Les nuits rouges commencent par la découverte
du corps d’un syndicaliste, disparu lors de cette fameuse année 1979. Père
des jumeaux : Dimitri qui fait dans le petit trafic de stupéfiants et
Alexis, employé dans un réseau bancaire du Luxembourg, l’exhumation va raviver
de douloureux souvenirs ainsi qu’une quête de la vérité
Trahisons
et combats
Dans cette région encore dévastée par le choc
économique de la fermeture, tout est sans espoir et gris. Pourtant, une série
de crimes à l’arbalète viendra secouer ce plat coin de France, endormie par les
blessures. Si, le commissaire adjoint Keller novice dans cette nouvelle «
contrée », essaie de démêler les écheveaux de ces crimes pour le moins étrange
et sanglant, Dimitri, l’un des jumeaux va passer au peigne fin l’histoire de
son père et donner pour ainsi dire, un coup de pied dans la fourmilière. Sans être
le roman d’une époque, Les nuits rouges s’inscrivent dans une tragédie sociale
qui démonte avec finesse, quel impact peut avoir sur une société, la casse
sociale ainsi que la brutalité de certaines décisions économiques. Entre la
nostalgie et l’espoir aussi mince soit-il, ce polar est particulièrement incisif
.Un hommage aux hommes et femmes de la mine qui ont souvent sacrifié leurs
vies.
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